Blackwater empoche de nouveaux contrats avec le Département d’État

Cette entreprise de sécurité privée à présent connue sous le nom de « Xe » vient d’obtenir une première tranche d’un nouveau contrat de 10 milliards de dollars avec le Département d’État américain, malgré ses crimes répétés.

Blackwater, ramassis de psychopathes violents et de criminels endurcis, joue le rôle d’exécuteur des basses besognes de l’occupant américain en Irak

Malgré la promesse faite durant la campagne présidentielle par la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton de ne plus attribuer de contrats militaires à Blackwater – la notoire entreprise de sécurité rebaptisée « Xe » – le département d’État américain a récemment octroyé à cette entreprise un nouveau contrat très juteux.

Blackwater a été rebaptisé « Xe », après une série de poursuites judiciaires contre l’entreprise, aux États-Unis et en Irak.

Selon les informations de Wired.com, bien que ni Xe ni Blackwater ne figurent sur la liste des huit entreprises engagées dans le Worldwide Protective Services contract (un groupe de contrats combinés en un seul), l’une des filiales de la société, International Development Solutions LLC (IDS) fait partie de la liste.

Au total, le contrat pour les huit sociétés est d’une valeur de 10 milliards de dollars.

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« Quand je serai présidente, je vais demander à l’état-major interarmées leur aide pour réduire la dépendance des armées par rapports aux entrepreneurs militaires privés dans le but de finir un jour par interdire ce type d’entreprises », avait déclaré Hillary Clinton lors de sa campagne présidentielle en 2008.

En effet, Clinton était la seule « co-sponsor » au Sénat des États-Unis pour la loi Stop Outsourcing Security Act, introduite en 2007.

Elle a exploité la question pour se différencier de son principal rival pour l’investiture démocrate, Barack Obama, qui avait déclaré que s’il était élu président, il n’excluait pas de continuer à utiliser les services de sous-traitants militaires.

Mais le reporter Spencer Ackerman, qui a rédigé un artiole sur la question pour Wired.com’s Danger Room, estime que Clinton a pris cette posture uniquement « en vue de susciter un certain intérêt » pendant sa campagne et que « il était clair qu’elle ne croyait rien de ce qu’elle disait ».

Bien que travaillant pour l’administration Obama, où le président lui-même n’a jamais exclu l’usage des sous-traitants, Ackerman déclare que Clinton a tout de même un certain choix.

« Elle peut cesser d’utiliser tout entrepreneur en particulier si elle le décidait », explique Ackerman.

Une société bien mystérieuse

On ne sait pas ce que l’IDS devra faire pour remplir son contrat ni ce que représente financièrement sa part.

Un attaché de presse du Département d’Etat a répondu à l’appel d’Al Jazeera, mais il a été incapable de dire quels services IDS fourniraient, ni pourquoi, malgré la sale réputation de Blackwater (qui l’obligea à changer de nom en 2009) cette société pouvait encore disposer d’un tel contrat.

Elle a toutefois lu une déclaration préparée [pour la presse], indiquant que, bien que le département d’État était conscient des liens d’IDS avec Blackwater, ce fait n’empêchait d’accepter l’offre d’IDS.

“« Le contrat a été soumis à la concurrence conformément à la réglementation fédérale (FAR) », dit le communiqué.

« Le FAR permet à toute entreprise qui n’est pas été radié ou suspendue de soumettre une proposition en réponse à un appel d’offres fondé sur une concurrence libre et ouverte. »

Blackwater US Training Center (anciennement connu sous le nom de Blackwater Lodge et Training Center) fait partie de l’IDS. Nos appels à ce Training Center aux États-Unis sont restés sans réponse.

Ackerman, qui écrit sur Wired.com, a dit ne pas voir une raison claire permettant d’expliquer pourquoi IDS a été choisi parmi les 12 fournisseurs en lice pour le contrat. En fait, il dit avoir été incapable de trouver une trace écrite de la société.

« Je n’ai pas encore réussi à trouver une seule personne ayant entendu parler de cette société », dit-il.

« Cette société semble sortie de nulle part. »

Essayer de garder la trace des nombreuses filiales de Blackwater semble être une tâche difficile, ce qui est délibéré, et comme le nom International Development Solutions contient une combinaison de noms communs, cela rend difficile une recherche efficace[par moteurs de recherche].

Lors d’une audition devant le Congrès des États-Unis en Février, l’utilisation de ces sociétés-écran, qui peuvent facilement dissimuler une société mère aux yeux du public, a été fortement critiquée par le sénateur Carl Levin, président du Armed Services Committee.

Accusations de meurtres

Les sous-traitants militaires ont de nombreux et sombres délits à leur actif.

Deux anciens employés de Blackwater sont actuellement en procès aux États-Unis pour des accusations de meurtre de civils afghans et pour avoir conserver des restes humains comme trophées. Les accusations font suite à un incident qui s’est passé à Kaboul en 2009.

En 2008, cinq gardes de Blackwater ont été inculpés dans la mort de 17 civils irakiens, qui ont été abattus dans le parc d’al-Nisoor Bagdad en 2007. Ces accusations ont finalement été rejetées [ ?].

Un autre employé de Triple Canopy – un autre entrepreneur inclus dans le nouveau contrat de services de protection dans le monde – a été accusé d’avoir tué au moins un Irakien après avoir tiré sur un véhicule civil pour « le sport ».

En août, Blackwater a accepté de verser 42 millions de dollars d’amendes pour avoir violé les lois sur l’exportation d’armes.

2 octobre 2010 – Al Jazeera – Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/a… [archive]
Le site de cette traduction a disparu

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Mises à jour et autres

Montée du mercenaire en col blanc [2007, archive]

Blackwater – Irak, Afghanistan, les privés devancent les militaires [Texte d’origine non retrouvé, mais il est en copie sur un site ICI]

Blackwater: 5 mercenaires ou vétérans décorés? [6/12/2008]

BLACKWATER, Mercenaires en Croisade / Mercenaries on a Crusade [VO]

Nouveau contrat CIA/ex-Blackwater [27/06/2010]

Blackwater était une société fondée le 26 décembre 1996 par l’ancien des Navy SEAL Erik Prince. Il a été renommé Xe Services en 2009 et, connu sous le nom d’Academi [2011] après son acquisition par un groupe d’investisseurs privés. En 2014, Academi a fusionné avec Triple Canopy, une filiale du groupe Constellis. Plus tard, Academi a été entièrement intégrée à la société mère et opère donc maintenant sous le nom de Constellis.

Constellis et ses prédécesseurs fournissent des services de sécurité contractuels au gouvernement fédéral des États-Unis. Depuis 2003, il fournit des services à la Central Intelligence Agency [CIA].

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  • Pour les guerres, aucune restriction de budget .. Armes high-tech [Dec 2010 de Manlio Dinuccisur mondialisation.ca]
  • Les Émirats arabes unis ont organisé une réunion discrète entre le fondateur de Blackwater, Erik Prince, et un Russe proche de Vladimir Poutine .., pour établir une ligne de communication informelle entre Moscou et D. Trump.

La réunion a eu lieu vers le 11 janvier – neuf jours avant l’investiture de Trump – dans les îles Seychelles .., ont indiqué des responsables. [2017]

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Tag Blackwater

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Blackwater, Monsanto et Bill Gates, les machines de guerre ..

De l’article sur Pravda en anglais, de Silvia Ribeiro,

14 octobre 2010 [archive]

Un article de Jeremy Scahill, Blackwater’s Black Ops (Les opérations secrètes des Blackwater), paru dans The Nation le 15 septembre 2010, a révélé que la plus grande armée de mercenaires du monde, la compagnie de services clandestins d’intelligence Blackwater (aujourd’hui appelée Xe Services) a été vendue à la multinationale Monsanto.

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Blackwater a été rebaptisée en 2009, après que de nombreux rapports de débordements, dont des massacres de civils, en Irak l’aient rendue célèbre dans le monde. Elle reste le plus grand prestataire privé de « services de sécurité » du ministère des Affaires étrangères zunien à pratiquer le terrorisme d’État, offrant ainsi au gouvernement la possibilité de nier sa pratique.

De nombreux militaires et anciens officiers de la CIA travaillent pour Blackwater ou des entreprises assimilées ou créées pour détourner l’attention de leur mauvaise réputation et rendre plus lucrative la vente à d’autres gouvernements, banques et compagnies multinationales de leurs infâmes services, allant de l’information et du renseignement à l’infiltration, en passant par le lobbying politique et la formation paramilitaire.

Selon Scahill, les affaires avec les multinationales comme Monsanto et Chevron, et des géants de la Finance tels que Barclays et Deutsche Bank, sont conduites par deux sociétés appartenant à Erik Prince, le propriétaire de Blackwater: Total Intelligence Solutions et Terrorism Research Center. Leurs fonctionnaires et administrateurs ont en commun Blackwater.

L’un d’eux, Cofer Black, l’un des directeurs de la CIA connu pour sa brutalité, est celui qui, en tant que directeur de Total Intelligence, a pris contact avec Monsanto en 2008 pour conclure un contrat avec la compagnie pour espionner et infiltrer les organisations de militants des droits des animaux et des anti-OGM, et accomplir les autres sales boulots du géant de la biotechnologie.

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Contacté par Scahill, Kevin Wilson, un cadre de Monsanto, a refusé de commenter, mais a confirmé plus tard à The Nation qu’ils avaient engagé Total Intelligence en 2008 et 2009, seulement, selon lui, pour garder une trace des « révélations » de leurs opposants. Il a aussi indiqué que Total Intelligence est une « entité totalement distincte de Blackwater. »

Pourtant, Scahill possède des copies de courriels de Cofer Black après sa rencontre avec Wilson pour Monsanto, où il explique à d’autres anciens agents de la CIA, en utilisant leurs adresses de courriels chez Blackwater, que la discussion avec Wilson était que Total Intelligence est devenu « l’organe de renseignement de Monsanto, » pour l’espionnage des militants et d’autres actions, incluant « l’intégration légale de nos gens dans ces groupes. » Monsanto a payé Total Intelligence 127.000 dollars en 2008 et 105.000 dollars en 2009.

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Il n’étonnera guère qu’une compagnie engagée dans la « science de la mort » comme Monsanto, dédiée dès l’origine à créer des poisons toxiques à répandre, de l’Agent Orange aux BPC (biphényles polychlorés), des pesticides, des hormones et des semences génétiquement modifiées, est associée à une autre compagnie de voyous.

Quasi simultanément à la publication de cet article dans The Nation, Via Campesina a signalé l’achat de 500.000 actions de Monsanto, pour plus de 23 millions de dollars, par la Fondation Bill et Melinda Gates, qui, avec cette action, a complètement jeté le masque de la « philanthropie. » Encore une association qui ne surprendra guère.

Il s’agit d’un mariage entre deux monopoles des plus cyniques de l’histoire de l’industrialisme:

Bill Gates contrôle plus de 90 pour cent de part du marché de l’informatique propriétaire et Monsanto environ 90 pour cent du marché mondial des semences transgéniques et la majorité des semences commerciales du monde. Il n’existe aucun autre monopole aussi vaste de secteurs industriels. Leur existence même est une négation du fameux principe du capitalisme de « concurrence de marché. » Gates et Monsanto sont tous deux très agressifs dans la défense de leurs monopoles mal acquis.

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Bien que Bill Gates puisse être tenté de dire que sa Fondation n’a aucun rapport avec son entreprise, tout prouve le contraire: la plupart de ses dons finissent par favoriser les investissements commerciaux du magnat. Quoi que ce soit, ce ne sont pas vraiment des « dons, » puisque au lieu de payer des impôts à l’État, la Fondation investit ses bénéfices là où c’est favorable économiquement, y compris dans la propagande sur ses bonnes intentions présumées. Ses « dons » financent au contraire des projets aussi destructeurs que la géo-ingénierie ou le remplacement des médicaments de la communauté naturelle par des médicaments brevetés de haute technologie dans les régions les plus pauvres du monde. 

Quelle coïncidence! L’ancien ministre [mexicain] à la Santé Julio Frenk et [l’ancien président du Mexique] Ernesto Zedillo sont des conseillers de la Fondation.

Comme Monsanto, Gates est aussi engagé dans une tentative de destruction de l’agriculture rurale dans le monde, principalement à travers l’« Alliance pour une révolution verte en Afrique » (AGRA).

Il fait office de cheval de Troie dans le but de déposséder les agriculteurs pauvres africains de leurs semences traditionnelles, afin de les remplacer d’abord par des semences de leurs compagnies, et ensuite par des semences génétiquement modifiées. À cette fin, en 2006 la Fondation a embauché Robert Horsch, le directeur de Monsanto. Gates expose maintenant des bénéfices importants, directement revenus à leur source.

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Blackwater, Monsanto et Gates sont les trois faces d’un même calcul, la machine de guerre contre la planète et la plupart des gens qui l’habitent: les paysans, les communautés autochtones, les gens qui veulent partager les informations et les connaissances ou tous ceux qui ne veulent pas être sous l’égide du profit et du pouvoir destructeur du capitalisme.

L’auteur, Silvia Ribeiro, est chercheuse à l’ETC Group.

Cet article, paru à l’origine dans le journal mexicain La Jornado, a été traduit de l’espagnol pour La Pravda en anglais par Lisa Karpova. [archive]

Traduction copyleft de Pétrus Lombard,

Repris de www.lepost.fr/, [archive]

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