Le philosophe Alexandre Douguine n’a pas occupé de poste officiel dans le gouvernement du président Vladimir Poutine, pourtant son influence est manifeste sur les actions politiques russes.
Son livre Foundations of Geopolitics est une référence à l’Académie militaire de l’état-major général de la Russie.
En 2014, il est démis de ses fonctions à l’Université d’État de Moscou pour avoir appelé au génocide des Ukrainiens
Dans ses ouvrages, il fait régulièrement référence à deux occultistes, Guido von List et Jörg Lanz von Liebenfels, des penseurs qui promouvaient l’Ariosophie, une doctrine de nature ésotérique.
Extrait d’un Article de David Livingstone
sur Order of Eurasia
[Quelques informations au préalables]
Guido von List et Jörg Lanz von Liebenfels, Les pères fondateurs de l’Ariosophie, ont affirmé que l’Urheimat des Aryens, le continent polaire disparu d’Arktogäa (‘Arktogeia‘- ‘Arctogaia‘ – Gaia du Nord) est rattaché à l’héritage patrimonial aryo-germanique.
[Urheimat – Terre natale, région d’origine des locuteurs d’une proto-langue]
Arktogäa [avec l’orthographe allemande du grec ἄρκτος árktos “nord” et γαῖα gâia “terre”, donc “terre du Nord”] est un continent mythique, similaire à ceux d’Hyperborée de Thulé et Pan.
Il peut se référer à n’importe quel territoire au-dessus du cercle polaire arctique.
Ce mot a vu le jour au sein des cercles racistes et ésotériques en Allemagne, se référant à la terre natale hypothétique des “Aryens”.
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Guido von List a élaboré une religion raciale, fondée sur le concept de renoncer à la croyance étrangère et celle du christianisme imposée.
Il prône de revenir aux religions païennes des anciens Indo-Européens.
List a préféré le terme équivalent Ario-Germanen ou “Aryo-Germanics‘‘.
Il a été fortement influencé par la pensée théosophique de Madame Blavatsky et d’autres idées théosophiques, qu’il a mélangé avec ses propres croyances très originales du paganisme germanique.
List nomme sa doctrine Armanisme* d’après les Armanen.
C’est un prétendu corps de prêtres-rois dans l’ancienne nation aryo-germanique.
Sa conception de la religion d’origine des tribus germaniques était une forme de culte du soleil, avec ses rois-prêtres [similaires au goði islandais] en tant que dirigeants légendaires de l’ancienne Allemagne.
L’enseignement religieux se dispense à deux niveaux.
La doctrine ésotérique (Armanisme) concerne les mystérieux secrets de la gnose, réservés à l’élite initiée.
Et, la doctrine exotérique du Wotanisme se forme de mythes populaires destinés aux classes sociales inférieures.
La doctrine de List est gnostique, panthéiste et déiste.
[Cf: Armanisme et Ariosophie]
Il se prétend le dernier descendant réincarné du clergé aryen armaniste; et, il a affirmé sa foi dans les cultes germaniques perçus au travers des prismes antisémites, nordicites et antilibéraux.
List est partisan d’une religion germanique basée sur les bacchanales, strictement appliqué à l’eugénisme .
Et, elle se caractérise au sein d’une religiosité développée par la société théosophique.
D’après List, cette antique religion germanique s’est transmise par une chaîne secrète d’initiés.
Elle compte dans leur rang le Christ, des kabbalistes, des templiers, des chevaliers Rose-Croix, Karl Georg Zschaetzsch et lui-même.
[Les cultes aryens & leur influence sur l’idéologie nazie]
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Adolf Josef Lanz, alias Jörg Lanz , qui se faisait appeler Lanz von Liebenfels, était un théoricien, occultiste politique et racial autrichien.
Il est un pionnier de l’Ariosophie.
Ancien moine et fondateur du magazine Ostara, dans lequel il publia des théories antisémites et völkisch (une idéologie antiféministe).
En 1894, il prétend avoir été ‘éclairé’ en trouvant la pierre tombale d’un chevalier templier.
Et il a commencé à développer ses théories de “l’aryanisme bleu-blond ” et des “races inférieures”.
En 1905, il publie son livre ‘Theozoölogie oder die Kunde von den Sodoms-Äfflingen und dem Götter-Elektron’ [La théozoologie ou la science des singes sodomites et de l’électron divin].
Dans son livre, il préconise la stérilisation des malades des ‘races inférieures’, ainsi que leur mise au travail forcé.
Il glorifie la ‘race aryenne’ en la dénommant ‘Gottmenschen’ (Hommes-Dieux).
Niant l’existence de Dieu, Lanz justifie son idéologie raciale en lui conférant des fondements bibliques.
Après la montée d’Hitler dans les années 1920, Lanz a tenté d’être reconnu comme l’un de ses précurseurs idéologiques.
Dans la préface du numéro un de la 3e série d’Ostara , en 1927, il écrit:
‘Il ne faut pas oublier que les mouvements à croix gammées et fascistes sont surtout des descendants d’Ostara.‘
En 1938, après l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie, Lanz espérait le patronage d’Hitler; mais, il lui a interdit de publier ses écrits.
Et, des copies d’Ostara sont retirées de la circulation.
Après la guerre, Lanz a accusé Hitler d’avoir volé, corrompu son idée et d’être un ‘descendant de race inférieure’.
Partie Eurasia
Après sa première œuvre, ‘Les Voies de l’Absolu’ [The Ways of the Absolute] en 1990, Douguine fonde l’association historico-religieuse ‘Arktogeia‘.
Il l’instaure comme quartier général pour des réseaux intellectuels, politiques et comme sa maison d’édition.
La dernière version internationale en langue anglaise d’Arctogaia s’est présentée comme suit.
“ARCTOGAIA est l’association d’intellectuels qui étudient les traditions religieuses, les cultures et l’histoire des nations du monde.
Les activités de l’association sont axées sur le développement de liens plus étroits entre les deux religions et les nations du monde sur fond d’une seule tradition préhistorique, entièrement humaine, qui est sujette à reconstruction.
Une attention particulière est accordée à l’être traditionnel des peuples du continent eurasien, le style de vie traditionnel eurasien, la culture, les confessions [sont les principaux sujets des recherches d’Arctogaia] et l’influence des Eurasiens sur le processus historique universel.
Aussi, ils étudient les principes profonds des idéologies des mouvements sociaux et politiques.’ [1]
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Le manifeste d’Arktogeia énumère trente et une ‘formules pour s’opposer au monde moderne’ et des ‘personnalités archétypales sont au cœur de leur cause.’
Ces ‘listes idéologiques’, publiées dans le cadre du premier manifeste de Douguine, comprennent des figures de l’histoire du traditionalisme, l’Eurasianisme, la révolution conservatrice, l’école de Francfort, l’Avant-Garde, le GRECE et l’Islam Chiite, y compris:
‘Rene Guenon, Evola, Konstantin Leontiev, George Sorel, Ernst Jünger, Baron Ungern-Sternberg, Heidegger, Ernst Niekisch, Moeller van den Bruck, Haushofer, George Lukacs, Nietzsche, Jean-Francois Thiriart, Dostoyevsky, Carl Schmitt Georges Bataille, Herman Wirth, Jean Parvulesco, Carl Jung, Lev Gumilev, Herbert Marcuse, Guy Debord, Nikolai Trubetzkoy, Khomeini, Ali Shariati, Mircea Eliade, Ezra Pound, Gilles Dleuze, Arthur Rimbaud, George Dumezil, Alain de Benoist and Johnny Rotten.’
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Les idées de Douguine constitue le pivot de la fondation du Parti Eurasia.
Le 21 juin 2002, le Ministère de la justice de la Russie les enregistre.
Un an après, Douguine a créé le Mouvement Pan-Russian Eurasia.
À la base, le financement du parti s’effectuait en partie par le FSB qui est le principal successeur du KGB. [Selon Andrew Wilson] [2]
Le drapeau du Parti Eurasien de Douguine présente huit éclairs blancs ou jaunes en forme de motif radial sur fond noir.
Ce symbole en soi est alternativement appelé dans la magie du Chaos la ‘roue du chaos’, ‘le symbole du chaos’, ‘les bras du chaos’, ‘les flèches du chaos’, ‘l’étoile du chaos’, ‘la croix du chaos’, ‘La chaosphère’ ou ‘le symbole de huit’. [3]
On peut supposer qu’il fait référence à la ‘Magie du Chaos‘.
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‘En bref’, explique Robert Zubrin [4]: ‘l’eurasisme de Douguine est un culte satanique.’
Heiser commente l’adoration de Douguine du Chaos et l’adoption de ‘l’étoile du chaos’ à huit branches, comme suit.
Pour Douguine, le logos est remplacé par le chaos.
Et le symbole même de la magie du chaos est le symbole de l’Eurasie:
‘Les logos ont expiré et nous serons tous enterrés sous ses ruines.
Sauf si nous faisons appel au chaos, à ses principes métaphysiques.
Et que nous les utilisions comme base pour quelque chose de nouveau.’
Douguine a habillé sa discussion sur les logos dans le langage de Heidegger.
Mais sa terminologie ne peut pas être lue en dehors d’une tradition biblique occidentale vieille de 2000 ans.
Elle associe le Logos au Christ.
Et, l’invocation de Douguine du chaos contre les logos mène à des conclusions inévitables concernant ses doctrines. [5]
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L’Union eurasienne de Douguine aura besoin d’une idéologie déterminante.
Et, Douguine développe la ‘quatrième théorie politique’.
Elle combine tous les points forts du communisme, du nazisme, de l’écologisme et du traditionalisme.
La théorie de Douguine prétend aller au-delà de la troisième position strassérienne, comprenant la ‘première position’ (nazisme et fascisme), dans la ‘deuxième position’ la justice sociale (Mouvement social européen) et dans la troisième position ‘l’identité traditionnelle’.
Douguine déclare que, ce dont la Russie a besoin est un ‘authentique, véritable, radicalement révolutionnaire et solide, fascisme fasciste.’
De l’autre côté ‘le Libéralisme est un mal absolu’ […].
Seule une croisade mondiale contre les États-Unis, l’Occident, la mondialisation et leur expression politico-idéologique, le libéralisme, seront capables d’être une réponse adéquate […].
L’empire américain doit être détruit.’ [6]
Depuis la déclaration de Poutine que, l’effondrement de l’empire soviétique ‘est la plus grande catastrophe géopolitique du siècle’, l’idée de restaurer un imperium russe s’est imposé comme une pierre angulaire de sa politique étrangère. [7]
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En octobre 2011, Izvestia a publié un article de Poutine sur le ‘nouveau projet d’intégration’, exposant la vision d’Alexandre Douguine pour la nouvelle ‘Union Eurasienne’, faisant avancer la cause d’une intégration plus étroite entre les anciens États soviétiques, sur la base de ‘valeurs communes, économiques et d’une coopération politique’. [8]
James Heiser l’explique comme suit dans Breitbart.
‘L’eurasianisme (eurasisme) laisse intact bon nombre des objectifs territoriaux de l’ancienne Union soviétique, tout en mettant à jour l’idéologie au monde qui s’est refroidi au style bolchevique.
Fini les vieux boniments marxiste-léniniste de la ‘lutte des classes’ en faveur d’un conflit mondial ancré dans la ‘géographie sacrée’ et d’un conflit ‘inévitable’ entre la puissance continentale de l’Eurasie et la ‘puissance maritime’ du Royaume-Uni et des États-Unis.’ [9].
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Début des années 90, quand l’Union soviétique s’approche de son effondrement, Douguine commence à assumer un rôle politique plus important.
Il a été conseiller de Gennadiy Seleznyov, président de la Douma d’État et un membre clé du parti au pouvoir United Russia party de Sergei Naryshkin. [10]
Naryshkin est un fonctionnaire, un homme politique et un homme d’affaires russe qui a été président de la Douma d’État (2011-2016).
Auparavant, il a été chef de l’administration du président de la Russie de mai 2008 à décembre 2011.
En septembre 2016, Naryshkin est nommé chef du Service russe de renseignement extérieur [SVR].
Matthew d’Ancona indique dans ‘The Guardian’:
L’étendue de l’accès personnel de Douguine au Kremlin reste opaque.
Certainement, au fil des décennies, elle a augmenté et décru.
Or, ce qui est incontestable, c’est l’influence que sa vision géopolitique a sur l’École d’État-major et le Ministère de la défense russe.
L’intervention de Poutine en Géorgie en 2008, son invasion de l’Ukraine en 2014 et son resserrement de l’emprise sur la Syrie sont tous parfaitement conformes à la stratégie de Douguine pour la mère Russie. [11]
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Les alliances stratégiques sont connues sous le nom d’Union eurasienne.
Douguine précise ce qui suit.
‘Nous devons créer des alliances stratégiques pour renverser l’ordre actuel des choses, dont le noyau serait décrit comme les droits de l’homme, l’anti-hiérarchie et le politiquement correct.
Tout ce qui est le visage de la Bête, l’anti-Christ.’ [12]
Comme défini dans Foundations of Geopolitics, Douguine voit la nécessité d’une alliance entre la Turquie, la Russie, l’Iran et les républiques d’Asie centrale pour raviver les aspirations du panturquisme* contre l’hémisphère occidental:
‘Le nouvel empire eurasien sera construit sur le principe fondamental de l’ennemi commun:
le rejet de l’atlantisme, le contrôle stratégique des États-Unis et le refus de laisser les valeurs libérales nous dominer.
Cette impulsion civilisationnelle commune sera la base d’une union politique et stratégique.’ [13]
[Informations supplémentaires]
Qu’est ce que le panturquisme?
Le Panturquisme est évoqué pour la première fois dans les années 1860 par un Hongrois sioniste nommé Arminius Vambery (1832 à 1913), un agent de lord Palmerston.
Il est devenu un conseiller du Sultan Ottoman.
Vambery s’est inspiré d’Alexander Csoma de Körös, qui était une source importante pour Blavatsky. […]
HP Blavatsky a été élève d’Afghani; lequel a fondé Jeune Égypte qui était principalement composé de membres des Jeunes Turcs.
Le groupe des Jeunes Turcs est connu comme le Comité Union et Progrès [CUP] et ils ont promu le renversement du Califat Ottoman.
Ils se sont inspirés des ambitions du Panturquisme.
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Les Jeunes Turcs [”Juifs” sionistes des Balkans, des crypto-juifs. – cf: Mouvement de Juifs sionistes derrière le génocide arménien] sont créés dans les années 1890 par une famille proéminente juive séfarade de Salonique ottomane [actuellement c’est la ville grecque de Thessalonique] et un fonctionnaire du B’nai B’rith italien, nommé Emmanuel Carasso.
Carasso était le grand maître d’une loge maçonnique italienne nommée ‘Macédoine Ressuscité’.
La loge était le quartier général des Jeunes Turcs, et dont tous les hauts dirigeants Jeunes Turcs étaient membres.
Les loges maçonniques italiennes sous l’Empire Ottoman sont mises en place par un disciple de Mazzini nommé Emmanuel Veneziano.
Il était aussi un leader de la filiale européenne du B’nai B’rith [le B’nai B’rith soutient la politique et la pérennité de l’État d’Israël et le mouvement sioniste, calquée sur les organisations maçonniques], ainsi que de l’Alliance Israélite Universelle (AIU).
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Comme les nazis, les Panturquistes désiraient revenir au véritable héritage païen de leur nation.
Grâce à l’influence des croyances des Soufis Bektashi, le Panturquisme aspirait à faire revivre le chamanisme comme la vraie religion du patrimoine turc.
Après l’effondrement de l’Empire Ottoman, les Jeunes Turcs se sont accrus avec les ambitions du Panturquisme; et, ils ont essayé de remplacer l’héritage perdu avec une nouvelle République Turque.
La légende d’Agartha a donc été promulguée par Ataturk [donnera naissance aux ultra-nationalistes kémalistes].
Il a cherché à créer un sentiment de nationalisme, pour remplacer la religion de l’Islam comme l’identité primaire du nouveau régime laïque turc.
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Le soutien américain du panturquisme dans le renforcement du rôle de la Turquie dans l’OTAN est arrivé en la personne du Colonel Alparslan Turkes.
Un extrémiste de droite, qui pendant la Seconde Guerre Mondiale était la personne contacte des nazis en Turquie.
Après la guerre en 1948, les Turcs se sont fait des contacts avec la CIA, et ils mettent en place un stay-behind anti-communiste avec une armée secrète en Turquie.
Finalement, elle se rebaptise le ‘Commandement des Forces Spéciales’; laquelle a fonctionné comme une Contre-Guérilla.
La connexion Ergenekon (une organisation ultra-nationaliste kémaliste) à Agartha est liée au mouvement panturquiste, que les États-Unis cherchaient à exploiter après la Seconde Guerre Mondiale dans leur lutte continue contre le communisme.
En 1990, les Services de Renseignements basés à Paris rapportent qu’ils ont obtenu des documents déclassifiées de stratégies.
Ils comportaient une référence spécifique de la façon d’exploiter stratégiquement le mouvement panturquisme par les États-Unis.
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Alexandre Douguine est le chef présumé d’Ergenekon lié au mouvement panturquisme.
Ses prétentions sont d’offrir un obstacle à l’impérialisme américain.
Néanmoins, le néo-eurasisme s’aligne sur les récentes conceptions américaines de l’Asie centrale.
Et, ceci grâce à l’aide du réseau de Fethullah Gülen et ses liens avec la Contre-Guérilla.
Celle-ci était une façade pour la CIA dans la radicalisation de l’Asie centrale, impliquant le trafic de drogue, le blanchiment d’argent, le marché noir du nucléaire et du terrorisme sous faux-drapeau.
Les idéaux du panturquisme épousés par Gülen, un projet apparent de la création d’un Califat pan-islamique, ont été écartés de la Turquie.
Autrement dit, ce plan fait parti de la stratégie après la Guerre Froide de l’Amérique pour contrôler l’Asie centrale et contenir la Russie et la Chine.
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Douguine aime se voir comme l’héritier de ‘l’ordre eurasien antique‘, dont les éléments étaient déjà présents dans le Sicherheitsdienst (SD), un service secret de la SS. [44]
Comme Zbigniew Brzezinski, Douguine est un disciple de Sir Halford Mackinder, voyant l’Asie centrale comme un aspect essentiel de la géopolitique.
Mais, il prend une vision inverse, où il voit la Russie comme ayant besoin de créer un bloc eurasiatique pour empêcher l’impérialisme américain.
La plate-forme de Douguine est la base du Parti Eurasia qu’il a fondé en 2001.
Après la chute de l’Union soviétique, Douguine a avancé que la civilisation russe ne fait pas partie de la catégorie ‘européenne’, et que la Révolution d’Octobre des bolcheviques, était une réaction nécessaire à la modernisation de la société russe.
Il a suggéré que le régime soviétique était capable d’évoluer vers un nouveau gouvernement chrétien orthodoxe national non-européen, perdant le masque initial de l’internationalisme prolétarien et de l’athéisme militant.
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Le mouvement [parfois nommé la Grande Russie], étroitement aligné sur le panturquisme est décrit comme une aspiration politique de nationalistes, les pan-russes.
Dont le but est de reprendre une partie ou l’ensemble des territoires des autres républiques de l’ex-Union soviétique et le territoire de l’ancien Empire Russe pour les amalgamer dans un seul État russe.
L’appel de Douguine à une alliance avec l’Islam se reflète dans son associé Gaydar Jamal, un Moscovite d’origine azerbaïdjanaise, qui a exemplifié la relation entre le Traditionalisme et l’extrémisme islamique.
Autrefois membre du Soufisme Naqshbandi, Jamal était le fondateur du Parti de la Renaissance Islamique (PIR) en 1990.
En 1992, Jamal a dirigé un groupe de dissidents vers des alliances avec des extrémistes islamistes au Moyen-Orient et avec l’opposition national à Eltsine, sous la forme du Parti Communiste de la Fédération de Russie (KPRF).
[Pour en savoir plus: Synarchisme, Traditionalisme, Neo-eurasisme]
Les points [Résumé]:
- Douguine veut raviver les aspirations du panturquisme contre l’hémisphère occidental.
- Des jeunes sionistes [“Jeunes Turcs”] Franc-Maçons inspirés par des ambitions du panturquisme ont poussé à l’effondrement de l’Empire Ottoman.
- Le mouvement panturquiste s’utilise pour servir les intérêts des États-Unis.
Les aspirations de Douguine sont de raviver le panturquisme sioniste contre l’hémisphère occidental et de détruire l’empire américain pro-sioniste.
Questions:
Les sionistes, cherchent-ils à faire rentrer deux axes l’un contre l’autre pour causer leur effondrement économie et social?
Ou est-ce que je me trompe?
[Parenthèse fermée]
Les fondations géopolitiques de Douguine se sont rapidement vendues.
Elles sont traitées dans des établissements d’enseignement supérieur russes et particulièrement au sein de l’armée.
Comme l’explique John B. Dunlop:
‘Probablement qu’il n’y a pas eu d’autre livre publié en Russie, pendant la période post-communiste qui a exercé une influence sur les élites de la politique militaire étrangère, policière et étatique russe, comparable aux fondements géopolitiques [1997] du néo-fasciste de Douguine.’ [14]
Le livre était un sujet de discussion chaud parmi les analystes militaires et civils, dans les instituts, y compris dans l’Académie de la gestion d’État et dans les bureaux de l’administration présidentielle sur la Vieille Place.
Commentant l’influence grandissante de Douguine, le journaliste Andrei Kolesnikov fait remarquer:
‘L’idéologie de l’extrême droite ne se transforme pas seulement en vue dominante, dans les publications russes et la rhétorique d’État, elle devient aussi à la mode dans un salon distingué.’ [15]
Comme l’a souligné James Clover dans Foreign Policy, « la géopolitique était comme un ‘logiciel informatique open source’, comme l’a dit Douguine. Il a écrit le programme et tout le monde l’a copié.” [16]
Fondements de la géopolitique s’est écrit avec l’aide du général Nikolai Klokotov de l’état-major.
Il a servi de consultant officiel pour le projet.
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En 1998, au cours de l’année suivante, la carrière de Douguine a fait un grand pas en avant en étant nommé conseiller géopolitique de Gennadiy Seleznyov, président de la Douma de L’État.
En 2001 Seleznyov se classe dixième personnalité politique la plus influente de Russie.
Dans une interview radiophonique de mars 1999, Seleznyov a rendu public le fait que Douguine était l’un de ses conseillers et ‘il a demandé que la doctrine géopolitique de Douguine soit obligatoire dans le programme scolaire.’ [17]
Klokotov a noté que la théorie de la géopolitique de Douguine est enseignée comme matière à l’école de l’état-major depuis le début des années 1990; et qu’à l’avenir, elle ‘servirait de puissante base idéologique pour préparer un nouveau commandement [militaire].’ [18]
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Dans la poursuite de son programme géopolitique, Douguine a établi une longue liste de contacts qui composent son ‘réseau eurasien’.
Elle comprend des politiciens de droite, des philosophes et des géopoliticiens de Roumanie, Pologne, Turquie, Hongrie, Argentine, France, Croatie, Slovaquie, Serbie, Grèce, Liban, Italie, Allemagne, Chili et Malaisie.
Parmi cette liste de contacts, on trouve le Premier ministre hongrois Viktor Orban, l’ancien Premier ministre roumain Ion Iliescu et le deuxième président de la République tchèque Václav Klaus, qui entretenait des liens de longue date avec le KGB.
D’autres sont listés comme Robert Fico, le Premier ministre slovaque Robert Fico, et Vojislav Kostunica, l’ancien président de la Serbie, et Roman Giertych, le chef du parti de la Ligue des familles polonaises.
En Turquie, Douguine est lié entre autres à l’ancien premier ministre Suleyman Demirel [décédé le 17 juin 2015] et au général Kilinc Tundzher, l’ancien chef d’état-major de la Turquie. [19]
Article de David Livingstone sur Order of Eurasia
[Ajout d’info pour clarifier des passages]
Partie 2: Le “bolchevisme national messianique”
Neilly mise à jour par Farah
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Références de l’article
[1] “Arctogaia Manifesto” (2001) [http://arctogaia.com/public/eng/]
[2] Andrew Wilson. Virtual Politics: Faking Democracy in the Post-Soviet World (New Haven: Yale University Press, 2005); Excerpt from: Jardar Østbø. The New Third Rome: Readings of a Russian Nationalist Myth. (Columbia University Press, May 3, 2016).
[3] Wahid Azal. “Dugin’s Occult Fascism and the Hijacking of Left Anti-Imperialism and Muslim Anti-Salafism.” Counter Punch (February 10, 2016).
[4] Robert Zubrin. “Dugin’s Evil Theology – His Eurasianism is a satanic cult.” National Review (June 18, 2014).
[5] Heiser. “The American Empire Should Be Destroyed.”
[6] Zubrin “Dugin’s Evil Theology – His Eurasianism is a satanic cult.”
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[7] Oleg Shynkarenko. “Alexander Dugin: The Crazy Ideologue of the New Russian Empire.” The Daily Beast (February 4, 2014).
[8] Orysia Lutsevych. “Agents of the Russian World Proxy Groups in the Contested Neighbourhood.” Russia and Eurasia Programme (Chatham House, April 2016).
[9] James Heiser. “Putin’s Rasputin: The Mad Mystic Who Inspired Russia’s Leader.” Breitbart (June 10, 2014).
[10] Shaun Walker. “Ukraine and Crimea: what is Putin thinking?” The Guardian (March 23, 2014).
[11] Matthew d’Ancona. “Putin and Trump could be on the same side in this troubling new world order.” The Guardian (December 19, 2016).
[12] Matthew d’Ancona. “Putin and Trump could be on the same side in this troubling new world order.” The Guardian (December 19, 2016).
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[13] “Eurasia Party,” Wikipedia. Retrieved from http://en.wikipedia.org/wiki/Eurasia_Party
[14] [15] Dunlop. “Aleksandr Dugin’s Foundations of Geopolitics.”
[16] Charles Clover. “The Unlikely Origins of Russia’s Manifest Destiny.” Foreign Policy (July 27, 2016).
[17] [18] Dunlop. “Aleksandr Dugin’s Foundations of Geopolitics.”
[19] “Tools of the Kremlin: an exclusive list of agents of Russian influence in European countries.” Teksty.org.ua (December 3, 2014).