[31/07/2009 en archive]
Uighur Nationalism, Turkey and the CIA
par David Livingstone
Les médias ont beaucoup couvert les conflits violents qui ont éclaté entre les Ouïghours et la police d’État chinoise et des résidents chinois Han du nord-ouest de la Chine dans la province de Xinjiang.

En Chine, les Ouïghours sont un groupe minoritaire ethniquement turc à prédominance.
Mais cette attention médiatique sur la question doit être considérée au vu d’une stratégie géopolitique plus large.
Elle implique la Turquie et la CIA dans le cadre de la poursuite du plan de Bernard Lewis.
Initialement, ce plan a été mis en œuvre sous la supervision de Zbigniew Brzezinski pendant l’administration Carter.
Il était basé sur l’idée d’un “Arc de crise” de Bernard Lewis, imaginé autour des frontières sud de l’Union soviétique, en permettant à des radicaux musulmans de se rebeller contre les communistes, dans le but de provoquer la chute de l’Empire soviétique.

D’autres ont déclaré que ce n’était pas Ben Laden mais qu’il était un membre de l’armée pakistanaise.
Ceci dit, en vidéo:
Le conseiller américain à la sécurité nationale Zbigniew Brzezinski auprès des moudjahidines afghans en 1979.
[La guerre ‘sainte’ américaine de 40 ans en Afghanistan continue]
L’aspect clé de cette stratégie, au cours des 30 dernières années, a commencé avec le soutien des ‘Moudjahidines’ en Afghanistan.
Elle est devenu la plus grande opération secrète de la CIA.
Comme le souligne Brzezinski, dans Le Grand échiquier, le contrôle de l’Asie centrale, qui, en plus de l’Afghanistan, comprend les cinq anciennes républiques soviétiques du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Tadjikistan, du Turkménistan et de l’Ouzbékistan, est un facteur clé de la maîtrise de l’ensemble de l’Eurasie et, par conséquent, du monde.
Parce que, comme on le sait, l’Asie centrale détient de vastes réserves de ressources énergétiques.
Cependant, ce qui est moins connu, c’est son rôle dans le commerce de la drogue.
Depuis la mise en œuvre du plan de Bernard Lewis et l’implication des États-Unis en Afghanistan, le pays représente aujourd’hui près de 95% de la production mondiale d’opium.
Et, les profits provenant principalement de ce commerce illicite servent en grande partie à financer délibérément la propagation de la renommée fabrique religieuse fondamentaliste islamique.
Comme la mentionné la dénonciatrice Sibel Edmonds:
“vous arrivez à un point où cela devient très complexe, où vous avez des activités de blanchiment d’argent, des activités liées à la drogue et des activités de soutien au terrorisme se convergent à certains moments et ne faisant plus qu’un.” [1]

Pendant sa collaboration au FBI, elle a découvert et dénonça des actes d’espionnage et de rétention d’informations susceptibles de mettre en danger la Sécurité nationale des États-Unis.
En dépit de son témoignage étouffé, depuis de nombreuses années, par le Privilège du Secret d’État, ce sont ses révélations, découvertes au cours de son travail pour le FBI, qui aident maintenant à expliquer l’importance de l’affaire d’immigration contre le “chef religieux” turc.
Fethullah Gülen s’était exilé volontairement en Pennsylvanie.

Les données de Sibel Edmonds font éclater toute cette problématique de la politique étrangère américaine au Moyen-Orient, en Asie centrale et ses plus larges implications sur le monde islamique.

Fethullah Gülen, tout en étant à la tête du mouvement derrière la renaissance islamique actuelle de la Turquie, est l’un des principaux agents qui a mené la CIA dans la radicalisation de l’Asie centrale, impliquant le trafic de drogue, le blanchiment d’argent, le marché noir nucléaire, et les opérations sous faux drapeaux terroristes.
Un certain nombre de sources révèlent que l’organisation Gülen a été utilisée comme un outil pour le Département des opérations spéciales des forces de police turques.
Elle a évolué à partir de la contre-guérilla, la branche turque de l’opération Gladio. [2]
L’Opération Gladio était une initiative clandestine soutenue par les États-Unis, qui après la Seconde Guerre mondiale, a employé d’ancien officier SS pour créer le réseau anti-communiste “stay-behind“.
Dans les années 70, ce réseau est responsable de l’infâme “Stratégie de tension” en Italie, qui a utilisé des opérations terroristes sous faux drapeaux, comme celle de la Brigade Rouge, pour déstabiliser le pays. [3]
En Turquie, il existe une croyance populaire selon laquelle la contre-guérilla est responsable de nombreux actes de violence non résolus. Et, qu’elle a exercé une grande influence sur l’histoire de la guerre froide du pays, notamment pour avoir engendré les coups d’État militaires de 1971 et 1980. [4]
Parmi les documents que les avocats du Département d’État ont présentés en faveur du rejet de la demande de visa permanent de Gülen, il y a des revendications sur la structure financière du mouvement Gülen, en soulignant que sa puissance économique atteignait 25 milliards de dollars.
Les avocats précisent :
‘À cause de la grande quantité d’argent que le mouvement de Gülen utilise pour financer ses projets, certains prétendent qu’il a des accords secrets avec l’Arabie saoudite, l’Iran et les gouvernements turcs. On soupçonne la CIA de participer au financement de ces projets.’ [5]
Manifestement, dans le but de renforcer sa candidature, Gülen a présenté une liste de références à savoir George Fidas, Graham Fuller et Morton Abramowitz.
Graham Fuller se trouve répertorié sur la liste de des voleurs américains de “l’État-Profond” que Sibel Edmonds a exposé dans sa Gallerie des Privilèges d’État Secrets [State Secrets Privilege Gallery].
Graham E. Fuller est un auteur et analyste politique américain spécialisé dans “l’extrémisme islamique”. Ancien vice-président du National Intelligence Council (le centre d’analyses stratégiques de la CIA). De plus, Il a été responsable d’un poste à Kaboul [Afghanistan] pour la CIA.
Un ‘think piece” [document de réflexion] que Fuller a écrit pour la CIA a été identifié comme ayant contribué à l’affaire Iran-contra. [6]
L’affaire Iran-Contra était ce réseau d’activités pour le compte des Américains, par lequel Israël a financé les Contras en vendant des armes à l’Iran et, ensuite, une opération à grande échelle de trafics de stupéfiants.
Cette opération a impliqué l’utilisation de la cocaïne du Nicaragua pour financer les “Moudjahidines en Afghanistan”. [7]
George Fidas a travaillé trente et un ans pour la CIA.
Pendant ce temps, Morton Abramowitz était également très impliqué avec les moudjahidines afghans et les rebelles du Kosovo.
Après avoir travaillé sous ses ordres à Ankara pendant plusieurs années, Marc Grossman le remplacera.

George Fidas sur le site de Fetullah Gullen (Maintenant, Le site semble hors service
archive, 2011 à 201)

Au cours de cette période, les États-Unis ont ouvert une enquête d’espionnage sur les activités à l’ambassade impliquant le major Douglas Dickerson.
Dickerson est un spécialiste de l’approvisionnement en armes pour l’Asie centrale.
Plus tard, Dickerson et sa femme, traductrice du FBI, sont devenus célèbres lorsqu’ils ont tenté de recruter Sibel pour espionner ce réseau criminel.
Grossman reçoit actuellement 1,2 million de dollars par an d’Ihlas Holding, un conglomérat turc lié à Gülen. [8]
En ce qui concerne les mouvements séparatistes sur le Xinjiang, selon TurkPulse:
“Dans le but d’impliquer la Turquie dans l’affaire du Xinjiang, les principaux moyen qu’utilise Washington sont certains turco-américains, dont principalement le Fetullah Gülen.” [9]
Un autre Turc utilisé dans cette affaire est Enver Yusuf Turani (ou Anwar Yusuf Turani), également présenté dans la Gallery de Sibel, qui est le Premier ministre du Xinjiang.
Les États-Unis étant le seul pays à le reconnaître comme un “Turkestan oriental”.
Le Turkestan oriental abrite le “Mouvement islamique du Turkestan oriental”, désignée par l’ONU comme une organisation terroriste. Elle est “financée principalement par le réseau al-Qaïda d’Oussama ben Laden. Et elle a reçu une formation, un soutien et du personnel à la fois d’Al-Qaïda et du régime des Talibans en Afghanistan.” [10]
[L’affaire Sibel Edmonds: des documents mettent en lumière des opérations illégales de la CIA en Asie centrale utilisant l’islam et les madrassas, 2008, dailykos.com/stories..]
Les Ouïghours constituent près de 22 détenus de Guantanamo Bay.
Sur fond de controverses, cinq d’entre eux ont été remis en liberté et ont finalement été envoyés en Albanie.
En fait, Abramowitz et Fuller ont été des acteurs clés dans la mise en place du “Turkestan oriental”, “proclamant le gouvernement en 4 à 5 mois”.
La proclamation a commencé dès mai (2004) et s’acheva à la mi-septembre. La cérémonie a eu lieu au Capitol Hill sous les drapeaux américains à Washington.” [11]
Le FSB, l’organisation de renseignement russe, anciennement appelée KGB, à plusieurs reprises a pris des mesures contre le mouvement Gülen pour avoir agi en tant organisation de façade pour la CIA.
Le FSB a affirmé que la confrérie religieuse “Nurcus” en Turquie s’est livré à l’espionnage au nom de la CIA par des sociétés liées à Fethullah Gulen.
La Russie a interdit toutes les madrassas (écoles) de Gülen. Et, en avril de cette année, elle a interdit complètement le Mouvement Nurcu. [12]
Dans les années 1990, le mouvement Gülen a fondé des madrassas dans le monde entier.
La plupart installée dans les républiques turques nouvellement indépendantes d’Asie centrale, dont l’Azerbaïdjan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Kirghizistan et la Russie.
Un écrivain du nom de Lukery déclare que les madrassas “semblent être utilisées comme façade pour permettre aux fonctionnaires de la CIA et du Département d’État d’opérer sous couverture dans la région. Et, de nombreux enseignants opèrent sous passeport diplomatique.” [13]
Lukery a appelé Sibel Edmonds pour lui demander de commenter les dernières révélations.
Elle a dit, littéralement:
“Vous devez regarder la situation dans son ensemble. Après la chute de l’Union soviétique, les superpuissances ont commencé à se battre pour le contrôle de l’Asie centrale, en particulier pour la richesse pétrolière, gazière, ainsi que pour la valeur stratégique de la région.
Compte tenu de l’histoire et de la méfiance de l’Occident, les États-Unis ont réalisé qu’ils ne pouvaient pas obtenir un contrôle direct et qu’ils auraient donc besoin d’utiliser un proxy pour prendre le contrôle rapidement et efficacement. La Turquie était le parfait mandataire, un allié de l’OTAN et un régime fantoche. La Turquie partage le même héritage, origine (que l’ensemble de la population d’Asie centrale), la même langue (turcique), la même religion (islam sunnite) et, bien sûr, son emplacement stratégique et sa proximité.
,
Cela a commencé par une décennie d’opérations clandestines illégales en Asie centrale par un petit groupe aux États-Unis, déterminé à augmenter l’industrie pétrolière et le complexe militaro-industriel, en utilisant des agents turcs, des partenaires saoudiens et des alliés pakistanais, promouvant cet objectif au nom de l’Islam.
C’est pourquoi j’ai répété à plusieurs reprises que ces opérations clandestines illégales menées par les Turcs et certaines personnes américaines remontent à 1996 et impliquent des activités terroristes, des stupéfiants, du trafic d’armes et du blanchiment d’argent, convergeant autour des mêmes opérations et impliquant les mêmes acteurs.
Et je tiens à souligner que c’est “illégal” parce que la plupart, sinon la totalité, du financement de ces opérations n’est pas un financement approuvé par le Congrès, mais il provient d’activités illégales.
Et une dernière chose, jetez un oeil aux gens de State Secrets Privilege Gallery sur mon site Web et vous verrez comment ces personnes peuvent être retracées comme suit; Turquie, Asie centrale, Pakistan et Arabie saoudite – et les activités impliquant ces pays.”
Article de David Livingstone Uighur Nationalism,
Turkey and the CIA [en archive]
[Images ajoutées – Neilly mis à jour par Farah]
Mises à jour et autres
- Le nouveau plan de Bernard Lewis va découper le Moyen-Orient [30 oct. 1992, larouchepub…pdf]
- Mettre le feu à “l’arc de crise” [9 juin 1995, larouchepub….pdf]
- «Grand Israël»: le plan sioniste pour le Moyen-Orient & le tristement célèbre “plan Oded Yinon”? [2013 mis à jour en 2023 sur globalresearch.ca/…israel..zionist-plan..]
- Irangate: quand le monde a appris la vente illégale d’armes des États-Unis et d’Israël [article en espagnol]
- Un site portant le nom de Fethulla Gülen jette des preuves sur son cas ICI
- Choc mars 2015 [archive] – Le journal Yeni Şafak a déclaré que Fethullah Gülen avait reçu une médaille d’honneur en 1969 par la Loge des maçons libres et acceptés pour ses services exceptionnels, et qu’en 1975, il était entré à la Grande Assemblée maçonnique turque avec une cérémonie. Des documents ont été produit dont un datant du 16 juillet 1967 confirmant que Fethullah Gülen est un Franc-maçon.
- En 2010 Graham Fuller a publié: Un Monde sans Islam [‘A World without Islam’].
- Concernant Alexandre Douguine et le Mouvement Pan-Russian Eurasia – Franc-maçonnerie, Traditionalisme, néo-califat / – Le Parti Eurasia de Douguine et sa Magie du Chaos /
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Ref de l’article
1 Rasti, Gulen, the CIA and the American Deep State
2 Fethullah Gulen, Wikipedia. Sources cited: a b c Dilipak, Abrurrahman (2008-10-13). “Washington’dan Ankara’ya yol gider!” (in Turkish). Vakit. Retrieved on 2008-10-13; Ozturk, Saygi (2008-05-06). “Emniyette Fethullahçı liste krizi” (in Turkish). Hürriyet. Retrieved on 2008-10-13.; Özcelik, Can (2008-05-18). “Emin Çölaşan: Emniyet’teki Fetullahçı örgütlenme TSK’ya karşı silahlı güç oluşturmak” (in Turkish). Ulusal Kanal. Retrieved on 2008-10-13; (in Turkish) Ergenekon İddianamesi. 2008-12-16. p. 148. Retrieved on 2008-12-16. “Gladyo örgütlenmesi Ordunun içinden çıkarılıyor. Emniyet teşkilatında yayılıyor.”; Çetin, Muhammed (2008-07-17). “Protectionist Ideology in Turkey and Its Cheap, Polarizing Bloggers Abroad”. Today’s Zaman (Fethullah Gülen’s personal Web site). Retrieved on 2008-10-13.
3 Timewatch: Operation Gladio – Behind False Flag Terrorism & 9/11 (parts 1, 2 and 3)
4 Alexandrovna, Larisa; Kane, Muriel (2007-06-27). “New documents link Kissinger to two 1970s coups”. GlobalResearch.ca. Retrieved on 2008-12-29.
5 Rumi, Raza; Ataturk’s Turkish Republic in Danger.
6 Graham Fuller, Wikipedia
7 Livingstone, David; Terrorism and the Illuminati, Guns, Drugs and Jihad
8 Lukerly, Court Documents Shed Light on CIA Illegal Operations in Central Asia Using Islam & Madrassa;
9 Turkish-American Relations With the Second Bush
10 Terror list with links to al-Qaeda unveiled
11 Turkish-American Relations With the Second Bush
12 – 13 Court Documents Shed Light on CIA Illegal Operations in Central Asia Using Islam & Madrassas;