Article ‘Marranos Everywhere! Christian Kabbalists and the Conquest of the New World

par David Livingstone sur Ordo Ab Chao

Crypto-judaïsme

L’un des événements les plus marquants des temps modernes est l’Inquisition Espagnole et l’expulsion des Juifs d’Espagne en 1492.

Des Juifs Kabbalistes convertis pénétrèrent le Christianisme, et par ce biais ils se sont venger.

Ils sont devenus des Kabbalistes Chrétiens.

Ils ont encouragé la Renaissance en Italie et la Renaissance nordique à Amsterdam .

Le protestantisme établi par Luther produit un schisme. Il aura pour conséquence d’ôter définitivement de vastes secteurs de l’Europe Chrétienne du contrôle Catholique.

Les Rosicruciens ont cultivé la carrière du plus grand faux prophète et du juif apostat: Sabbataï Zevi.

Partis des Pays-Bas, ces Rosicruciens dissimulés connus sous les ‘Pilgrims’ [Pèlerins] dans l’histoire Américaine, s’embarquèrent pour le Nouveau Monde [Amérique] via l’Angleterre.

Ils espéraient fonder un nouveau lieu d’expérimentation Maçonnique, connue sous le nom de ‘La Nouvelle Atlantide’.

En 1290, le roi Édouard promulgua un décret d’expulsion de tous les Juifs d’Angleterre. Et, toutes les têtes couronnées d’Europe ont suivi son exemple.

La France a expulsé les Juifs en 1306 et, en 1348, la Saxe emboîte le pas.

Puis, la Hongrie (1360), la Belgique (1370), la Slovaquie (1380), l’Autriche (1420) et les Pays-Bas (1444) font de même.

En 1391, des persécutions violentes se sont multipliées en Espagne et au Portugal, ainsi que dans d’autres régions européennes.

Et, des centaines de milliers de Juifs ont dû se convertir au Catholicisme.

Publiquement, les Juifs convertis, nommés Marranos ou Conversos, étaient Chrétiens mais secrètement ils continuaient à pratiquer le judaïsme.

Lors de l’Inquisition Espagnole, ce simulacre de conversion de Juifs à une autre religion est l’exemple le plus connu.

Mais, comme l’a expliqué le rabbin Joachim Prinz dans ‘The Secret Jews‘, ‘l’existence juive sous un déguisement [caché] est antérieure à l’Inquisition de plus de mille ans.‘ [1]

Par exemples, les premières sectes gnostiques comprenaient des mystiques de Merkabah, lesquels nt pénétré le christianisme.

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Parallèlement, au septième siècle, le Coran a averti la première communauté Musulmane [de ce phénomène], comme suit:

“Ainsi dit une partie des gens du Livre:

‘Au début du jour, croyez à ce qui a été révélé aux Musulmans mais, à la fin du jour rejetez-le, afin qu’ils retournent [à leur ancienne religion].’ [2]

[Ou, dit comme suit:

Un groupe des gens du Livre ont dit:

‘Au début du jour, croyez à ce qui a été descendu aux croyants mais, à la fin du jour, reniez-le, afin qu’ils retournent [à leur religion].’]

Louis I. Newman, dans ‘Jewish Influences on Christian Reform Movements’, a démontré qu’une attitude analogue est remarquable à l’apparition du catharisme, du protestantisme et d’autres hérésies chrétiennes.

Les Cathares connus sous les Albigeois étaient une secte gnostique du XIIIe siècle et, il adoraient Lucifer.

Leur influence s’étendit aux légendes du Saint Graal en passant par les Templiers et, de ce fait, au Rosicrucianisme et à la Franc-maçonnerie.

Lucas de Tuy, un moine espagnol, a dénoncé leur hérésie dans ‘Adversus Albiges’ :

Les chefs laïques et les juges des villes entendent les doctrines de l’hérésie des juifs, qu’ils comptent parmi leurs proches et amis […].

Ils apprennent à d’autres juifs à présenter leurs blasphèmes envers les Chrétiens; afin, qu’ils puissent ainsi pervertir la foi Catholique.

Toutes les synagogues des Juifs malveillantes ont des patrons. Ils apaisent les têtes dirigeantes avec de multiples cadeaux et, ils séduisent par l’or les juges à leur propre vie culturelle […]. ‘ [3]

Les Marranes ont rejoint des ordres, comme celles des Franciscains, des Dominicains et des Carmélites déchaussées [Carmes Déchaux], dont leur eschatologie prophétique était souvent qualifiée d’hérésie. [4]

En 1593, sainte Teresa [Thérèse] d’Avila et saint Jean de la Croix, deux saints Espagnols, ont fondé les Carmes Déchaux.

Jean de la Croix est né Juan de Yepes y Alvarez, dans une famille Marrane. [5]

La théologie mystique de Jean a été influencée par la tradition Néoplatonicienne du ‘pseudo-Dionysos’.

Pseudo-Dionysos est un théologien et philosophe Chrétien de la fin du cinquième et du début du sixième siècle. [6]. Et, il s’identifiait sous le pseudonyme de la figure de Dionysius l’Aréopagite, le converti athénien de l’Apôtre Paul.

Puis, les enseignements mystiques [ésotériques] dionysiaques sont unanimement acceptés partout en Orient, à la fois parmi les Chalcédoniens et les non-Chalcédoniens.

Au Moyen-Âge, ils ont eu un fort impact sur les traditions mystiques occidentales, notamment sur Meister Eckhart.

Au XVIe siècle, les rapports préliminaires de la mission à Bassora par des Carmélites Déchaussées ont qualifié les Mandéens d’Irak de ‘Chrétiens de Saint-Jean’. [7]

Ils sont souvent identifiés aux Sabiens; lesquels, sont à l’origine des enseignements occultes des Ismailis transmis aux Templiers.

Pour cette raison, les Mandéens étaient les ‘Mystiques Orientaux’ de la légendaire Rose-Croix.

Plus tard, ils servent de base à la secte Sabbatéenne des Frères Asiatiques.

Juan Sánchez de Toledo, le grand-père paternel de Teresa d’Avila, était un Marrane. [8]

Lors d’une grave maladie, Teresa a connu des périodes d’extase religieuse.

Vers 1556, lorsque ses amis ont suggéré qu’elle était endiablée, son confesseur le Jésuite Saint François Borgia l’a rassuré de sa divine inspiration.

Au cours de la Renaissance Italienne, la maison des Borgia, une famille noble Italo-Espagnole, a pris de l’importance. Elle avait la réputation être d’origine Marrano. [9]

Les Borgia sont devenus importants dans les affaires ecclésiastiques et politiques aux XVe et XVIe siècles.

Et, ils ont fournis deux papes, Callixte III en 1455-1458 et Alexandre VI en 1492-1503.

Sous le règne d’Alexandre VI, ils sont soupçonnés de nombreux crimes, ainsi que d’adultère, d’inceste, de simonie, de vol, de corruption, de meurtre et d’empoisonnement à l’arsenic. [10]

De plus, les Marranes sont impliqués dans la création de l’ordre des Jésuites.

En 1534, Ignace de Loyola a fondé les Jésuites.

De Loyola était membre d’une secte hérétique connue sous le nom d’Alumbrados, signifiant ‘Illuminated’ [les Illuminés].

Principalement, elle se composait de Conversos [Marranes]. [11]

Bien qu’il n’y a aucune preuve directe que Loyola était un Marrane, selon ‘Lo Judeo Conversos en Espna Y America’ [Convertis juifs en Espagne et en Amérique], Loyola est un nom typique de Converso. [12]

Dans ‘The Jesuit Order as a Synagogue of Jews’, Robert Maryks révèlera que Diego Laynez, le successeur de Loyola, était un Marrane, avec de nombreux autres successeurs Jésuites. [13]

En réalité, les Marranes se sont accrus au sein des ordres Chrétiens, jusqu’à ce qu’ils ont instaurés des lois sur la ‘pureté du sang’.

Par conséquent, ils ont imposé des restrictions de recrutement aux nouveaux Chrétiens à des institutions, telles que celle des jésuites.

Christopher Columbus

D’après, History of the Marranos de Cecil Roth:

‘Le lien entre les Juifs et la découverte de l’Amérique n’était… pas simplement une question de coïncidence fortuite.

L’expédition historique de 1492 était en fait très largement une entreprise juive, ou plutôt Marrane.’ [14]

En outre, le décret d’Alhambra, connu sous l’édit d’expulsion, est publié le 31 mars 1492 par les Monarques Catholiques d’Espagne, Isabelle I de Castille et Ferdinand II d’Aragon.

Ils ont ordonné l’expulsion, avant le 31 juillet, des Juifs des royaumes de Castille et d’Aragon, de leurs territoires et de leurs possessions.

Quatre jours plus tard, le soir du 3 août 1492, Colomb quittait l’Espagne avec trois navires: le Santa María, le Pinta et le Niña.

Ce voyage a mené à la découverte Européenne du Nouveau Monde.

Pendant longtemps, il a été suggéré que la coïncidence de ces dates avec la mission dirigée par Colomb visait à trouver un nouveau refuge pour les Juifs persécutés.

Estelle Irizarry, professeur de linguistique à l’Université de Georgetown, affirme que Colomb était un Catalan, qui a tenté de dissimuler son origine juive.

Irizarry note que Colomb a toujours écrit en espagnol, en incluant parfois l’hébreu dans ses écrits. Et, lors de son premier voyage, il a fait référence aux grandes fêtes juives dans son journal.

Récemment, un certain nombre d’érudits espagnols, tels que José Erugo, Celso Garcia de la Riega, Otero Sanchez et Nicholas Dias Perez, ont conclu que Colomb était un Marrane. [15]

Colomb ne parlait pas Italien, il a signé son dernier testament le 19 mai 1506. Et, ses souhaits respectaient les coutumes Juives.

Aussi, il a ordonné que des fonds soient versés à un juif, vivant dans le Lisbon Jewish Quarter [Quartier Juif de Lisbonne].

Colomb utilisait une signature triangulaire avec des points et des lettres. Elle ressemblait à des inscriptions trouvées sur les pierres tombales des cimetières Juifs en Espagne.

Dans ‘The History of the Marranos‘ de Cecil Roth, l’anagramme était un substitut cryptique Kaddish, une prière récitée dans la synagogue par les personnes en deuil après la mort d’un proche parent.

Enfin, Colomb laisse de l’argent pour soutenir une croisade car il espérait que ses successeurs s’engagerait jusqu’à libérer la Terre Promise.

Dans Sails of Hope, Simon Wiesenthal affirme que, à la lumière de l’expulsion des Juifs d’Espagne, le voyage de Colomb était motivé par le désir de trouver un refuge sécuritaire.

Carol Delaney, anthropologue culturelle à l’Université de Stanford, conclut que Colomb était un homme profondément religieux et, ils voulait naviguer vers l’Asie pour se procurer de l’or.

Son but était de financer une croisade pour reprendre Jérusalem et reconstruire le Temple de Jérusalem. [16]

Colomb était le gendre d’un Chevalier du Christ.

En 1312, après l’abolition des Templiers par la bulle papale, publiée par le pape Clément V, l’ancien ordre des Templiers est reconstitué en l’état au Portugal, en tant qu’Ordre Militaire du Christ.

L’Ordre est fondé en 1319 sous la protection du Roi Portugais Denis Ier.

Contrairement à tous les autres États souverains, sous l’influence politique de l’Église Catholique, il a refusé de poursuivre et de persécuter les anciens chevaliers.

Spécifiquement l’ordre s’est consacré à la navigation.

Ils ont parrainé un certain nombre d’explorateurs les plus connus de l’histoire.

Vasco de Gama était membre de l’ordre.

Supposément, le prince Henri le Navigateur a été parmi les rares personnes à avoir exploré le Nouveau Monde avant Christophe Colomb.

Le prince était aussi un Grand Maître [des Templiers].

Colomb naviguaient avec des navires portant des drapeaux avec l’insigne de l’ordre de la Croix-Rouge des Templiers.

Il a peut-être utilisé les cartes de son associé pour se rendre en Amérique.

Contrairement aux hypothèses courantes, le voyage de Colomb vers le Nouveau Monde n’a pas été financé par la Reine Isabelle, mais plutôt par deux Conversos Juifs, Louis de Santangel et Gabriel Sanchez.

Don Isaac Abrabanel, un éminent homme d’État Portugais juif et un philosophe kabbaliste, a aussi financé son expédition. [17]

[Isaac ben Judah Abarbanel / Itshak ben Yehouda Abravanel d’après Wikiped]

La philosophie d’Abarbanel traitait des sciences et de la façon dont le domaine général se rapporte à la religion et aux traditions Juives; et, son apologétique défendait l’idée Juive de l’arrivée du Messie.

À leur époque, il était sous-entendu que, l’exégèse d’Abarbanel est écrite dans le but de donner de l’espoir aux Juifs d’Espagne, laquelle était que l’arrivée du Messie était imminente.

Conquistadors

Après l’étude d’une liste de 3500 noms, issue d’un recensement des communautés Juives d’Espagne par l’Église catholique, le Père Bonnin découvre dans les archives de l’Inquisition la mention de l’origine juive de personnalités historiques.

Parmi ces personnalités sont inscrits Christophe Colomb, Hernan Cortes, Miguel de Cervantes Saavedra et d’autres. [18]

Les deux conquistadors les plus célèbres étaient Cortes ayant conquis l’empire aztèque et Francisco Pizarro qui a dirigé la conquête de l’empire inca.

Ils étaient cousins ​​germains; et, ils sont nés en Estrémadure, où de nombreux conquérants espagnols sont nés.

En 1521, lorsque Cortes a conquis pour la première fois le Mexique pour l’Espagne, il l’a fait avec un certain nombre d’hommes secrètement Juifs [crypto-juifs].

Les ordres religieux catholiques, qui ont participé et soutenu l’exploration, évangélisateurs et pacificateurs, étaient pour la plupart Dominicains, Carmélites, Franciscains et Jésuites.

De nombreux Juifs séfarades expulsés ont migré vers les Pays-Bas, la France et finalement l’Italie; et, ils ont rejoint d’autres expéditions pour les Amériques.

À la fin du XVIe siècle, des communautés juives organisées sont fondées dans la colonie portugaise du Brésil, le Suriname et le Curaçao néerlandais, l’Espagne à Saint-Domingue et les colonies anglaises de la Jamaïque et de la Barbade.

En outre, des communautés non organisées de Juifs se trouvaient dans les territoires Espagnols et Portugais; où, l’Inquisition était active, notamment en Colombie, à Cuba, à Porto Rico, au Mexique et au Pérou.

Contrairement à ce qui a été reconnu auparavant, le nombre de Juifs était plus élevé dans les premières explorations, colonisation, développement des Caraïbes et de l’Amérique du Sud.

Plusieurs communautés juives des Caraïbes, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud ont prospéré, en particulier dans les régions plus tolérantes sous le contrôle hollandais et anglais.

D’après le Dr Wim Klooster, un historien néerlandais, les navires juifs sillonnant l’Atlantique portaient des noms tels que Mazel Tov ou Bekeerde Jood (Juif converti). [19]

Le best-seller d’Ed Kritzler, ‘Jewish Pirates of the Caribbean‘ [Pirates juifs des Caraïbes], raconte les histoires de pionniers Juifs, comme le pirate Moses Cohen Henriques, le fléau de la flotte au trésor Espagnole, et son frère Abraham.

Au milieu du XVIIe siècle, les plus grandes communautés juives de l’hémisphère occidental se trouvaient au Suriname et au Brésil.

Au début du XVIIIe siècle, la moitié de la population Européenne du Suriname, alors territoire des Pays-Bas, était Juive. [20]

Le Dr Anita Novinsky, professeur d’histoire à l’Université de San Paulo, a estimé que dans la région de Rio de Janeiro et de l’État de Bahia, les Marranes constituaient 20 % de la population européenne aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Ce nombre est passé à 50 pour cent dans la région de Paraiba près de Recife, le cœur du commerce lucratif du sucre. [21]

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L’archéologue Hugo Ludeña a évoqué la possibilité que le conquistador Francisco Pizarro soit en réalité d’origine Marrane, à partir d’un symbole Hébreu particulier trouvé dans son ossuaire.

Pendant près d’un siècle, les restes momifiés de Pizarro ont été exposés dans un cercueil de verre dans la cathédrale de Lima, au Pérou.

Cependant, dans les années 1970, un ossuaire est trouvé et la communauté scientifique l’a déterminé comme contenant les ossements de Pizarro.

Ludeña a déterminé que la gravure sur le couvercle de l’ossuaire, comportant trois ellipses croisées enfermées dans un cercle, était un symbole Juif, suivant les rites funéraires de la famille. [22]

Réforme protestante

Au début, le défi de Martin Luther au Catholicisme Romain est bien accueilli par les Juifs victimes de l’Inquisition.

Et, ils espéraient que briser le pouvoir de l’Église conduirait à une plus grande tolérance envers les autres formes de culte.

Abraham Farissol et d’autres considéraient Luther comme un crypto-juif, un réformateur déterminé à défendre la vérité et la justice religieuse; et, dont les réformes iconoclastes visaient un retour au judaïsme. [23]

Certains savants, en particulier de la diaspora séfarade, comme Joseph ha-Kohen (1496-vers 1575), étaient fortement pro-Réforme. [24]

Luther a raconté que Louis I. Newman, s’est intéressé un temps à la Kabbalah, peut-être sous l’influence des œuvres de Johann Reuchlin, lequel est le grand-oncle de Philipp Melanchthon.

Melanchthon est le collaborateur de Luther et le premier fondateur du luthéranisme après Luther lui-même.

En 1520, Melanchthon a écrit:

‘Je préférerais mourir que d’être séparé de Luther’.

Ensuite, il l’a comparé à Elie et l’a appelé ‘l’homme rempli du Saint-Esprit’.

Melanchthon s’est exclamé à la mort de Luther:

‘Mort est le cavalier et le char d’Israël qui ont régné sur l’église dans ce dernier âge du monde!’ [25]

Melanchthon était comme un fils pour Reuchlin jusqu’à ce que la Réforme les sépare.

Lors de sa seconde visite à Rome en 1490, Reuchlin fit la connaissance de Pico di Mirandola [Jean Pic de la Mirandole] à Florence.

Il apprend de lui la Kabbalah et, il s’intéressa à l’hébreu. [26]

Après Pico, il croyait avoir trouvé dans la Kabbalah une théosophie, qui pourrait être employée dans la défense du Christianisme et la réconciliation de la science avec les mystères de la foi.

Les idées Kabbalistiques de Reuchlin sont exposées dans ‘De Verbo Mirifico’ et enfin dans ‘De Arte Cabbalistica’, dans lequel il parlait du pape Léon X, de sa rencontre avec Pico et de son cercle de philosophes qui, faisaient revivre l’ancienne sagesse.

Ce pape était le pape Jean de Médicis et il a été formé par Pico.

Heinrich Graetz et Francis Yates ont soutenu que cette affaire a contribué à déclencher la Réforme protestante. [27]

Luther lui-même a soutenu Reuchlin dans une controverse connue sous le nom de ‘La bataille des livres’. Elle se transforma en un débat auquel, ont participé les principaux penseurs et dirigeants d’Europe.

Beaucoup de contemporains de Reuchlin pensaient que le premier pas vers la conversion des Juifs était de leur enlever leurs livres.

Johannes Pfefferkorn, un juif converti au Catholicisme et un disciple des Dominicains, a défendu ce point de vue.

Il a prêché contre les Juifs et, il a tenté de détruire des copies du Talmud.

Puis, il s’est engagé dans une bataille pamphlétaire avec Reuchlin.

La controverse de Pfefferkorn a provoqué une large fracture dans l’église et finalement l’affaire est portée devant la cour papale à Rome.

Quand, en 1517, Reuchlin reçut les thèses de Luther, il s’écria:

‘Grâce à Dieu, ils ont enfin trouvé un homme qui leur donnera tant à faire qu’ils seront obligés de laisser ma vieillesse finir en paix.’ [28]

Louis I. Newman explique que, c’était donc une question Juive qui a contribué à allumer les feux de la Réforme.

Un conflit sur une question Juive a créé les conditions propices pour l’émergence et le développement du mouvement de Luther, tout comme les hérésies judaïsantes des XIIe et XIIIe siècles.

Des hérésies qui ont été en partie stimulées par des débats sur le Talmud. [29]

De nombreux convertis juifs au luthéranisme, que Luther connaissaient, l’ont influencé dans un grand nombre de directions.

Parmi eux se trouvaient Matthew Adrian, un Juif Espagnol, le professeur de Conrad Pellican, le grammairien de Fabritius Capito et un ami d’Erasme.

Luther a demandé l’avis d’étudiants Juifs et de rabbins à de nombreuses reprises.

Des Juifs se sont rendus chez lui pour discuter avec lui de passages difficiles de la Bible, notamment pour la révision de sa traduction.

À une occasion, trois Juifs, Shmaryah, Shlomoh et Leo, lui ont rendu visite à Wittenberg. Et, ils ont exprimé leur joie envers les Chrétiens qui se préoccupaient maintenant de la littérature Juive.

Ils ont mentionné l’espoir de nombreux Juifs que les Chrétiens entreraient en masse dans le judaïsme à la suite de la Réforme.

Le rôle des Juifs convertis dans la diffusion des doctrines derrière la Réforme a été souligné à plusieurs reprises.

Au Moyen Âge, les convertis juifs qui ont attaqué leur ancienne foi comprenaient Nicolas Donin, Paul Christian, Abner-Alphonso de Burgos (vers 1270 – vers 1347), Jean de Valladolid (né en 1335), Paul de Burgos (vers 1351 – 1435) et Nicolas Donin, Paul Christian, Abner-Alphonso de Burgos (vers 1270 – vers 1347), Jean de Valladolid (né en 1335), Paul de Burgos (vers 1351). – 1435) et Geronimo de Santa (1400–1430).

Poussé par sa haine du Judaïsme Talmudique, Paul de Burgos, savant érudit en littérature Talmudique et rabbinique, composa le ‘Dialogus Pauli et Sauli Contra Judæos, sive Scrutinium Scripturarum’. Il sera une source pour Luther ‘Sur les Juifs et leurs mensonges‘.

D’autres sont devenus protestants, dont Jochanan Isaac l’auteur de deux grammaires hébraïques et son fils Stephen. Également, Victor von Carben, qui était impliqué dans la controverse de Pfefferkorn, et Emmanuel Tremellius, qui a publié une version latine de la Bible hébraïque.

Puis, ils ont écrit des polémiques contre le Catholicisme.

Vers 1524, des Juifs venus d’Europe décrivent avec joie au Kabbaliste Abraham ben Eliezer ha-Levi à Jérusalem les tendances anticléricales des réformateurs protestants.

Sur la base de leur rapport, les Kabbalistes considéraient Luther comme une sorte de crypto-juif qui éduquerait les chrétiens, en les écartant des mauvais aspects de leur foi. [30]

Abraham ben Eliezer a raconté qu’un grand astrologue en Espagne, nommé R. Joseph, a écrit sur la signification de l’importance d’une éclipse du soleil en l’an 1478; laquelle, prophétisait un réformateur de la religion et reconstruirait Jérusalem.

Abraham b. Eliezer ajoute:

‘À première vue, nous pensions que l’homme annoncé par les étoiles était le Messie b. Joseph [le Messie].’

Mais maintenant, il est évident qu’il n’est autre que l’homme mentionné [par tous, c’est-à-dire Luther], extrêmement noble dans toutes ses entreprises et, toutes ces prévisions se sont réalisées en sa personne.’ [31]

COUR OCCULTE D’ELIZABETH I

En Angleterre, la conséquence la plus importante de la Réforme Protestante a été l’établissement de l’Église indépendante par le roi Henri VIII, suivie par l’établissement de l’Église d’Angleterre sous la reine Elizabeth I.

Il y a peu de preuves de l’existence de Marranes en Angleterre sous le règne d’Elisabeth I.

Cependant, comme ailleurs, leur présence subreptice se manifestera par l’influence de la Kabbalah Chrétienne.

La cour de la reine Elizabeth I était imprégnée de pensée ésotérique.

Le poème magique ‘The Faerie Queene’ d’Edmund Spenser et ses hymnes néoplatoniciennes en l’honneur d’Elizabeth, est publiés dans les années 1590.

Il étaient un défi direct à la Contre-Réforme et leur rapport face à la nature hérétique de la philosophie de la Renaissance.

Le poème, inspiré de l’Ordre de la Jarretière, reprend plusieurs chevaliers, comme le Chevalier de la Croix-Rouge, qui est le héros du ‘Book One’ [Tome 1]; et, il porte l’emblème de Saint George.

Puis, Christopher Marlowe a écrit ‘Doctor Faustus’.

Cette pièce est développée à partir de la légende de Faust, dans laquelle un sorcier vend son âme au diable pour le pouvoir et la connaissance.

Comme ‘Faerie Queene’ de Spenser, les Britanniques ont accepté la prophétie de Merlin.

Elle proclamait que les Saxons régneraient sur les Britanniques jusqu’à ce que le Roi Arthur les rétablisse à leur place légitime, en tant que dirigeants.

La prophétie est racontée par Geoffrey de Monmouth (1100 – 1155), un clerc et l’une des figures majeures du développement de l’historiographie Britannique et de la popularité des contes du Roi Arthur.

Il est surtout connu pour sa chronique ‘Historia Regum Britanniae‘, qui raconte l’histoire prétendue de la Grande-Bretagne depuis sa première colonisation par Brutus, descendant de Énée, un héros Troyen.

La prophétie étant adoptée par le peuple Britannique; finalement, elle a été utilisée par les Tudors. Et, ils prétendaient être les descendants d’Arthur et les dirigeants légitimes de la Grande-Bretagne. [32]

L’Amérique du Nord fait l’objet d’une attention particulière en Angleterre.

Ainsi l’idée a germée qu’un passage du nord-ouest vers l’est serait explorable.

John Bale, un écrivain des années 1540, a identifié l’Église Protestante d’Angleterre en tant qu’acteur de la lutte historique avec la ‘fausse église’ du Catholicisme.

Il a soutenu ses interprétations sur la base du ‘Book of Revelation‘ [Livre de l’Apocalypse].

Les points de vue de John Foxe, un auteur populairement connu par ‘Foxe’s Book of Martyrs‘ [le Livre des Martyrs de Foxe], sont devenus largement acceptés au sein de l’Église d’Angleterre pendant plus d’une génération.

Selon Foxe, une guerre contre l’Antéchrist est menée par le peuple anglais mais, dirigée par l’empereur chrétien (en écho à Constantin I) qui, est identifié à Elizabeth I.

Foxe, en mentionnant ‘cette Église de mon pays d’Angleterre’, caractérise le destin de l’Angleterre, en tant que ‘nation élue’ de Dieu. [33]

Les ambitions impériales du règne d’Elizabeth, représentées par John Dee et d’autres, étaient aussi associées à l’ésotérisme.

John Dee (1527 – 1608 ou 1609), l’astrologue royal de la Reine Elizabeth I, a cru trouver le secret de la conjuration des anges par des configurations numériques dans la tradition de la Kabbalah.

L’invention du terme ‘Empire britannique‘ est attribuée à John Dee .

Dee pensait qu’il est issu d’une ancienne descendance royale britannique. Et, il s’est identifié totalement au mythe impérial Britannique autour d’Elizabeth I. [34]

D’après Donald Tyson:

‘C’était le plan de Dee d’utiliser le système complexe de la magie communiquée par les anges pour favoriser les politiques expansionnistes de sa souveraine, Elizabeth Première.’ [35]

Dans ‘General and rare memorials pertayning to the Perfect Arte of Navigation‘* de 1576, Dee a préconisé une politique de renforcement politique et économique de l’Angleterre, une expansion impériale par la colonisation et une suprématie maritime dans le Nouveau Monde.

[*Des mémoriaux généraux et rares relatifs à l’art parfait de la navigation]

Dee a jeté les bases de l’impérialisme Britannique.

Il a affirmé que les conquêtes du Roi Arthur ont donné à Elizabeth I un titre de propriété sur des terres étrangères; telles que le Groenland, l’Islande, la Frise, les îles du nord vers la Russie et le pôle Nord.

Pour lui, la Providence a désigné le Nouveau Monde pour que les Britanniques influencent et gouvernent.

En outre, il a précisé que, Brutus de Grande-Bretagne, le Roi Arthur et Madog ont conquis des terres dans les Amériques; et, que leur héritière Elizabeth I d’Angleterre a un droit de priorité dessus. [36]

L’un des plus fervents partisans de Dee à la cour était Sir Christopher Hatton; lequel, était le principal bailleur de fond du voyage autour du monde de Sir Francis Drake.

Les exploits de Drake étaient légendaires.

Ils ont fait de lui un héros pour les Anglais mais, un pirate pour les Espagnols.

Ils le connaissaient sous le nom d’El Draco, ‘le Dragon’.

Puis, de 1577 à 1580, Drake a effectué le deuxième tour du monde.

En 1588, Drake était vice-amiral de la flotte anglaise contre l’Armada Espagnole, dont la défaite a été causée par la sorcellerie de Dee.

Elizabeth a consulté Dee sur la meilleure façon de contrer l’avancée des navires Espagnols.

Il l’a conseillé, ainsi que Drake, de s’abstenir de les poursuivre car la flotte espagnole serait démantelée par la tempête.

Lorsqu’une tempête détruisit l’Armada et contribua à la victoire anglaise, de nombreux courtisans étaient convaincus que Dee l’a conjurée.

Ainsi, Dee est devenu le modèle du personnage du sorcier ‘Prospero’ dans ‘La Tempête’ de Shakespeare.

Cependant, la croyance était que, Drake était un sorcier vendant son âme au diable en échange d’un succès sur les Espagnols.

Il a été soutenu, qu’il organisait des assemblées de sorcières pour manipuler magiquement la tempête et empêcher l’invasion. [37]

L’ami proche de Dee est l’espion et l’explorateur Sir Walter Raleigh (1554-1618).

Pour sa contribution à la colonisation anglaise de l’Amérique du Nord, Raleigh a obtenu un brevet royal d’exploration de la Virginie, ce qui a ouvert la voie à de futures colonies anglaises.

Or, Raleigh s’intéressait à la magie.

Dans son ‘Histoire du Monde‘, Raleigh explique que la réputation de la magie a été en grande partie injustement dénigrée.

Et, qu’autrefois les magiciens étaient connus comme des sages: les Perses comme des mages, les Babyloniens comme Chaldéens, les Grecs comme philosophes et les Juifs comme Kabbalistes.

Il ajoute ‘qu’ils ont mieux compris le pouvoir de la nature et, comment appliquer des choses qui fonctionnent aux choses qui souffrent’. [38]

Sans grand succès, Sir Humphrey Gilbert (vers 1539 – 1583), le demi-frère de Raleigh, a tenté d’établir une colonie permanente en Amérique du Nord et à Terre-Neuve.

Ensuite, Gilbert a emprunté un itinéraire vers le sud à travers l’Atlantique.

En 1584, il envoya une expédition qui localisa l’Île de Roanoke, aujourd’hui elle se situe en Caroline du Nord.

Puis, à l’automne il retourna en Angleterre.

L’année suivante, il envoya une expédition militaire sous les ordres de sir Richard Grenville; lequel a construisit un fort sur l’île.

Il restera sur les lieux jusqu’au printemps 1586.

Les Rosicruciens

D’après Frances Yates, le mouvement Rosicrucien est le résultat de la visite de John Dee à Prague en Bohême.

Prague faisait partie de l’Empire Romain Germanique gouverné par les Habsbourg Catholiques.

À travers des conversations avec des anges, Dee se croit investi de responsabilités particulières en matière de communication, qu’il partageait avec les grands prophètes bibliques: dont, Élie [Elijah], Hénoc et saint Jean, auteur de l’Apocalypse. [39]

Ainsi, les anges ont promis à Dee qu’il servirait à restaurer l’unité religieuse par la réconciliation des Catholiques et des Protestants.

Peter French a expliqué que, Dee croyait en une ‘religion hermétique de l’amour’, qui guérirait les divisions entre les Protestants et les Catholiques. [40]

Dee pensait aussi que, les prophéties devaient ‘être publiées … dans le monde entier’. [41]

Les anges ont dit à Dee, qu’il aiderait à diriger l’établissement d’une nouvelle religion universelle révélée angéliquement et, elle inclurait aussi les Juifs et les Musulmans. [42]

La conversion des Juifs était cruciale pour les attentes apocalyptiques du temps de Dee.

Deborah Harkness indique ce qui suit:

‘Beaucoup de remarques de Dee sur la conversion, dans les échanges avec des anges les concernaient et, ils combinaient un paradoxe, bien qu’il soit un mélange moderne assez courant de l’antisémitisme, avec un intérêt intense pour la connaissance secrète et mystique de l’hébreu.’ [43]

Même si Elizabeth et Philippe II d’Espagne n’ont manifesté aucun intérêt pour ses plans, Dee a continué à chercher un sponsor pour obtenir le soutien de ses ambitions politiques

,

En 1583 à Prague, Dee tenta d’intéresser le mystique Rodolphe II [Rudolf II], Roi de Bohême et Empereur Romain Germanique, à son programme impérialiste et à ses communications angéliques.

Les anges ont ordonné à Dee de dire à l’empereur qu’il était possédé par des démons; et, lui ont ordonner de répondre au message angélique.

Dee a déclaré à Rodolphe :

‘Si vous m’entendez et croyez-moi, vous triompherez.’

Mais, ‘si vous ne m’entendez pas, le Seigneur, le Dieu qui a fait le ciel et l’enfer … vous jettera tête baissée de votre siège.’ [44]

L’objectif de la mission de Dee est évoqué par un observateur contemporain:

Un Anglais érudit et renommé du nom de docteur Dee vint à Prague pour voir l’empereur Rodolphe II; et, il fut d’abord bien reçu par lui.

Il prédit, qu’une réforme miraculeuse se produirait bientôt dans le monde chrétien; et, elle prouverait la ruine non seulement de la ville de Constantinople mais aussi de Rome.

Ces prédictions n’ont pas cessé de se répandre parmi la population. [45]

Cependant, Rudolf a rejeté l’invitation de Dee.

De retour en Angleterre, les prévisions de Dee n’étaient guère meilleure.

Elizabeth ne se maria pas. N’ayant pas d’héritier direct, elle fut remplacée par le Roi Jacques IV d’Écosse [James IV], qui devint le Roi Jacques Ier d’Angleterre.

James ne partageait pas les sympathies d’Elizabeth pour Dee. Et, lorsqu’il fit appel au Roi pour qu’il l’aide à effacer sa réputation des accusations de conjuration par des démons, le Roi l’ignora.

Finalement, en 1608, Dee décède en disgrâce et dans une pauvreté abjecte.

Néanmoins, l’influence de Dee en Bohême a entraîné un mouvement subversif pour une réforme religieuse universelle.

Cette réforme rallia la cause Protestante contre les dirigeants Habsbourg.

,

En 1618, les États majoritairement protestants de Bohême se sont rebellés contre leur Roi Catholique Ferdinand. Ils déclenchent la guerre de Trente Ans.

En 1619, s’attendant à ce que le Roi Jacques leur vienne en aide, les Rosicruciens accordèrent le trône de Bohême à Frédéric, en opposition directe aux souverains Catholiques de Habsbourg.

Les Rosicruciens s’étaient annoncés au monde avec la publication des fameux ‘Manifestos‘ Rosicruciens.

Le premier d’entre eux, prétendument écrit par Johann Valentin Andreae (1586 – 1654), était le ‘Fama Frateritatis’, une histoire allégorique des Rosicruciens, qui parut en 1614.

Un an plus tard, un deuxième pamphlet suivi.

Le Fama faisait partie d’un traité protestant plus vaste intitulé ‘Reformation of the Whole Wide World‘*, accompagnée de la ‘Fama Fraternatis of the Laudable Fraternity of the Rosy Cross‘ [Fama Fraternitatis de l’Ordre Vénérable de la ROSE-CROIX].

Le traité est adressé à tous les savants et dirigeants d’Europe.

[*La Réforme Universelle et Générale du Monde Entier]

Les Manifestos sont apparus quand le prince allemand Frédéric V, Électeur Palatin du Rhin, a commencé à être considéré comme le titulaire idéal pour prendre la place du leader de la résistance Protestante contre les Habsbourg Catholiques.

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Un fait très important en 1613, alors que Frédéric avait des relations importantes avec les Protestants français, il a épousé Elizabeth Stuart, fille du roi Jacques [James] d’Angleterre.

Le mariage de Frédéric et d’Elizabeth représentait une alliance dynastique importante, afin de renforcer le mouvement Protestant.

L’importance accordée au mariage était enchâssée dans le symbolisme occulte et alchimique dans un tract Rosicrucien appelé ‘The Chymical Wedding of Christian Rosenkreutz‘ [Les Noces Chymiques de Christian Rosenkreutz].

Frédéric accepta l’offre et, il est couronné le 4 novembre 1619.

Cependant, James [Jacques] s’est opposé à la prise de contrôle de la Bohême par les Habsbourg. Et, les alliés de Frédéric dans l’Union Protestante retirent leur soutien en signant le traité d’Ulm en 1620.

Le court règne de Frédéric, en tant que roi de Bohême, se termine par sa défaite à la bataille de White Mountain.

Les forces impériales envahirent le Palatinat. Et, Frédéric a dû s’exiler en Hollande en 1622, où, principalement à La Haye, il vécut le reste de sa vie avec Elizabeth et leurs enfants.

Il mourut à Mayence en 1632.

Pour son court règne d’un seul hiver, Frédéric est souvent surnommé le ‘roi de l’hiver’.

Collège invisible

Après leur fuite en Angleterre, les Rosicruciens étaient responsables de fomenter les attentes millénaristes Kabbalistiques parmi les puritains anglais.

Ils promouvaient l’approche du temps messianique; lequel est devenue populaire au XVIIe siècle.

Ami proche d’Oliver Cromwell, Dury faisait partie d’un certain nombre de Puritains qui nourrissaient des attentes millénaristes, formulées par une croyance en la conversion imminente des Juifs.

Comme l’a noté Richard Popkin, le principal érudit du millénarisme:

‘Depuis les années 1640, dans divers cercles juifs et chrétiens, un profond espoir a germé que de grands événements se produiraient dans un avenir proche.

On croyait que la rédemption finale était proche.

L’espoir pour le tikkun, la restauration, était répandu.’ [46]

En fin de compte, explique Popkin :

[Les millénaristes] ont pris au sérieux l’injonction de Daniel selon laquelle, à mesure que la fin approche, la connaissance et la compréhension augmenteront, les sages comprendront, tandis que les méchants ne comprendront pas.

Ils ont également pris au sérieux la nécessité de préparer par la réforme, les jours glorieux à venir.

Leurs efforts pour acquérir et encourager les connaissances scientifiques, pour construire un nouveau système éducatif et pour transformer la société politique, faisaient tous partie de leur explication millénariste des événements.

Ils ont besoin de comprendre, de construire une nouvelle théorie de la connaissance, une nouvelle métaphysique, pour la nouvelle situation, le règne millénaire du Christ sur terre qui, devait être suivi d’un nouveau ciel et d’une nouvelle terre.

Les efforts pour accomplir cette grande fin font partie de la fabrication du monde moderne et de la fabrication de l’esprit moderne. [47]

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Comme l’a indiqué Christopher Hill, dans ‘1650-1800, Millenarianism and Messianism in English Literature and Thought’, les calculs de la date précise de la fin du monde, basés sur le ‘Livre de Daniel et l’Apocalypse’, ont occupé certains des meilleurs mathématiciens, de Napier au fin du XVIe siècle, à Sir Isaac Newton à la fin du XVIIe.

Le consensus a convenu que 1260 ans devraient être ajoutés, date à laquelle l’Antéchrist a établi son pouvoir lequel, les protestants ont pris pour le pape.

Divers calculs se sont donc arrêtés sur les années 1650-1656 pour sa destruction, le rassemblement des Gentils, la conversion des Juifs et leur retour en Palestine.

D’autres estimations ont offert l’année 1666. [48]

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Baltazar Walther, un ami proche de Paul Nagel et mentor de Jacob Boehme, a fait des prédictions similaires.

À en croire Nagel, c’est ‘car [le livre de] la ‘Révélation’ [de l’Apocalypse] est notre véritable astronomie et, notre astronomie est la véritable Apocalypse.’ [49]

Après qu’une brillante comète a brûlé dans le ciel nocturne, au-dessus de l’Europe, en novembre et décembre 1618, Nagel publia ‘Stellae Prodigiosae‘ [Étoiles incroyables] dans lequel, il esquissa un système astrologique-prophétique complexe.

Sur la base de preuves astronomiques bibliques, Nagel a soutenu que cette confluence d’idées démontrait le millénaire, étant une période de félicité future pour l’église, comme étant guidé par l’esprit du Christ lui-même. Et, il se révèlera en 1624.

Cet élément d’information suivra la grande conjonction de Saturne et Jupiter en le trigone du Lion, du Bélier et du Sagittaire.

Ce ‘millénaire’ ne durera que 42 ans, jusqu’au Jugement dernier en 1666. [50]

Cette croyance était si répandue que, dans sa lettre à Oliver Cromwell et au Parlement Croupion, Manasseh ben Israel [Manassé] l’a invoquée comme une bonne raison pour réadmettre les Juifs en Angleterre.

Il a déclaré:

‘Les opinions de beaucoup de chrétiens et les miennes concordent ici, que nous croyons, tous les deux, que le temps de la restauration de notre nation dans leur pays natal est très proche.’ [51]

Le désir de compréhension des prophéties de la fin des temps a entraîné un large intérêt pour les idées juives sur le sujet.

La connaissance la plus convoitée est celle de Menasseh Ben Israel. Il est le fils d’un marrane de Lisbonne, qui a souffert sous l’Inquisition et, il s’est réfugié à Amsterdam.

Le mariage de Menasseh avec sa femme Rachel, une petite-fille Abarbanel, lui inspira l’idée qu’il était destiné à promouvoir la venue du Messie.

Il croyait fermement à la tradition davidique de la famille Abarbanel.

Selon la légende familiale, la femme de Menasseh était une descendante du roi David. Et, il était fier de l’ascendance davidique de ses enfants. [52]

Menasseh entra en correspondance avec plusieurs des Puritains les plus mystiques d’Angleterre, qui s’étaient intéressés à la question de l’immigration juive.

Avec les millénaristes John Dury, Comenius et Samuel Hartlib, ils ont formé le noyau d’un réseau appelé Hartlib Circle.

Modelé sur les lignes du ‘Collège Invisible’, préconisé dans les écrits Rosicruciens, il est le précurseur de la Royal Society.

En 1628, après la conquête catholique d’Elbing en Prusse polonaise et dans le cadre des perturbations de la guerre de Trente Ans, Hartlib est arrivé en Angleterre.

Et,, il rassemble autour de lui des réfugiés de Pologne, de Bohême et du Palatinat.

Elizabeth Stuart, veuve de Frédéric V, électrice Palatin, était la patronne en chef de Hartlib, John Dury et John Comenius.

Hartlib a rapporté que Descartes, longtemps suspecté de sympathies Rosicruciennes, a passé quelque temps, au cours de l’hiver 1634 à 1635, dans la maison d’Elizabeth Stuart.

Descartes développera une relation étroite avec sa fille, Elizabeth de Bohême. [53]

Comenius était un évêque des frères de Bohême, héritiers du mouvement hussite, un mouvement pré-Protestant.

Il a suivi les enseignements de Jan Hus, un réformateur tchèque, devenu le représentant le plus connu de la Réforme de Bohême du début du XVe siècle.

Non seulement Huss fut stigmatisé de ‘judaïsation’ mais, lorsqu’il fut sur le point d’être brûlé sur le bûcher pour hérésie en 1415, il fut dénoncé par les mots: consulté les Juifs. [54]

Moins de cinquante ans après la mort de Huss, un contingent de ses partisans se sont organisés de manière indépendante, en tant que ‘Frères de Bohême’ [Bohemian Brethren].

Ils reçurent une consécration épiscopale par l’intermédiaire des Vaudois en 1467. [55]

Le 10 janvier 1419, une note dans Book of Acts [le livre des Actes] de La Faculté de théologie de l’Université de Vienne, mentionne une conspiration entre les Hussites, les Vaudois et les Juifs. [56]

Le plan de ‘Andreae’s Societas Christiana’ [Société Chrétienne d’Andrea] était déjà exposé dans deux ouvrages. Après avoir cru qu’ils étaient perdus, ils ont été découverts récemment parmi les papiers de Hartlib.

Comenius a nommé Andreae comme l’un de ceux qui l’ont inspiré vers la réforme de l’éducation.

Considéré comme le père de l’éducation moderne, il a été l’un des premiers champions de l’éducation universelle, un concept finalement énoncé dans son livre ‘Didactica Magna‘. [57]

Andreae a reconnu Comenius comme son héritier et, l’a encouragé à poursuivre ses idées réformatrices Rosicruciennes.

Parmi le vaste réseau du Hartlib Circle figurait John Milton, auteur de ‘Paradise Lost‘ [Paradis perdu].

La déclaration de Lucifer dans Paradis perdu de Milton est:

‘Mieux vaut régner en enfer que servir au ciel.’

Elle est devenue une inspiration pour ceux qui ont embrassé la rébellion contre Dieu.

D’après Matthieu dans Modern Satanism:

‘Dépouillé de toutes les implications théistes, l’utilisation de Satan par le satanisme moderne est bien, celle de la tradition que John Milton a engendrée par inadvertance; une représentation du noble rebelle, fondée sur des principes rivaux du pouvoir illégitime.’ [58]

Réinstallation des Juifs en Angleterre

En 1954, Menasseh Ben Israel rencontre en Belgique le millénariste Isaac La Peyrère et la Reine Christine de Suède, laquelle est une fervente étudiante en occultisme.

La Peyrère (1596-1676) était un messianiste Kabbalistique né dans une famille huguenote à Bordeaux, et probablement d’origine Juive Marrane.

Après avoir lu ‘Du Rappel des Juifs’ de La Peyrère (1643), Menasseh s’est précipité à un rassemblement de millénaristes, à Amsterdam chez Peter Serrarius. Et, il a dit avec enthousiasme que la venue du Messie Juif était imminente.

Peter Serrarius est un camarade de classe de John Dury.

La Peyrère, qui est parfois considéré comme le père du sionisme, arguait que les Juifs étaient sur le point d’être rappelés, que le Messie venait pour eux, qu’ils devaient rejoindre les chrétiens et, qu’avec le roi de France, ils reconstruiraient Sion. [59]

La Peyrère fut également secrétaire du prince de Condé.

Par la suite, il est apparu qu’en réalité:

‘Condé, Cromwell et Christina négociaient pour créer un État mondial théologico-politique, impliquant le renversement du Roi Catholique de France, entre autres.’ [60]

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En outre, La Peyrère a soutenu que le Messie se joindrait au Roi de France, c’est-à-dire au prince de Condé, et non à Louis XIV, pour libérer la Terre Sainte, reconstruire le Temple et mettre en place un gouvernement mondial du Messie. Et, le Roi de France agirait comme régent.

Alors les Juifs gouverneront le monde depuis Jérusalem.

John Dury a présenté à Menasseh les opinions d’Antonio de Montesinos.

Montesinos s’est rendu à Amsterdam pour informer les Juifs de sa découverte du reste des Dix Tribus perdues en Amérique du Sud. [61]

Il a témoigné sous serment devant le rabbin Menasseh ben Israel.

Simultanément, d’autres rapports sur l’apparition des Dix Tribus parvinrent aux Juifs et aux Chrétiens, tout cela a créé une atmosphère d’excitation.

Sur la base de 12:7 du livre de Daniel , Menasseh a affirmé que cette dispersion générale était une condition préalable nécessaire à la délivrance finale des Juifs.

Donc Menasseh a écrit le traité Esperança de Israel (Espérance d’Israël’), sur les Tribus Perdues, en soutien à la réadmission des Juifs en Angleterre.

Selon ses propres mots, le traité prouve ‘que le jour du Messie qui nous est promis approche.’ [62]

Cet tract a connu un succès immédiat.

Elle a eu une grande influence pendant la campagne de réadmission et, aussi une décennie plus tard, quand des rumeurs ont circulé sur le retour des Dix Tribus. [63]

Menasseh croyait que l’âge messianique avait besoin d’une condition préalable, celle de l’établissement de Juifs dans toutes les parties du monde connu.

Encouragé par cette idée, il tourna son attention vers l’Angleterre, où les Juifs ont été expulsés depuis 1290.

Lord Alfred Douglas, qui édita ‘Plain English‘, dans un article du 3 septembre 1921, expliqua comment les archives de la Synagogue de Muljeim révélaient un complot entre Menasseh et Oliver Cromwell; lesquels ont abouti à l’exécution du Roi Charles, le frère d’Elizabeth Stuart, en 1649. [64]

Le Parlement a établi une période intérimaire de Commonwealth.

En 1653, Cromwell a mis fin à la fois à son Parlement et au Commonwealth; et, il s’est nommé Lord Protector [Seigneur Protecteur].

Le gouvernement Cromwellien était communément considéré comme un cercle Rosicrucien.

Samuel Butler (1612 – 1680), dans Characters, sa satire de la Restoration, raconte que ‘les Frères de la Rose-Croix‘ ont tenté une réforme malavisée de ‘leur gouvernement’.

Hudibras, un personnage d’un autre ouvrage de Butler, explique:

‘La Fraternité des Rose-Croix ressemble beaucoup à la ‘Secte de l’antient Gnostici’ [Secte des anciens Gnosticiens].

Ils se sont appelés ainsi, à cause de l’excellent Apprentissage, dont ils prétendent avoir, bien qu’ils fussent réellement les Sots les plus ridicules de toute l’Humanité.’ [65]

En outre, Paul Benbridge indique que, les Cromwelliens se considéraient Rosicruciens, comme Andrew Marvell (1621 – 1678). Marvell était un poète métaphysicien et ami de Milton, qui siégeait à la Chambre des communes. [66]

Menasseh est allé en Angleterre, en septembre 1655, avec trois autres rabbins locaux, où en tant qu’invités Cromwell les heberge.

En décembre, Cromwell a convoqué des hommes d’État, des avocats et des théologiens, les plus remarquables de l’époque, à la conférence de Whitehall.

La déclaration a conclu principalement que, ‘il n’y avait aucune loi qui interdisait le retour des Juifs en Angleterre’.

Bien que rien n’est fait pour régulariser la situation des Juifs, la porte a été ouverte à leur réinsertion progressif.

Cromwell connaissait aussi de près les marchands Marranes installés à Londres.

Ces Marranes ont formé une congrégation secrète, à la tête de laquelle se trouvait Antonio Fernandez Carvajal.

Finalement, leur groupe de Rouen est dénoncé aux autorités comme formé de Juifs secrets. Et, beaucoup d’entre eux ont fui vers Londres.

Tous vivaient sous l’apparence de catholiques, en assistant régulièrement à la messe, dans la chapelle de l’ambassadeur de France ou de la Savoie.

Ils ont mené de nombreuses affaires avec le Levant, les Indes orientales et occidentales, les îles Canaries et le Brésil mais, particulièrement, avec les Pays-Bas, l’Espagne et le Portugal.

L’expansion de leur réseau commercial, dans les territoires espagnols et portugais par les Marranes, leur a permis de fournir à Cromwell des informations importantes sur les plans de Charles Stuart, en Hollande, et des Espagnols, dans le Nouveau Monde.

Cromwell est amené à sympathiser avec la cause juive principalement, parce qu’il a senti l’importance de la présence des princes marchands juifs pour le commerce anglais.

Certains de ces marchands sont déjà établi à Londres.

Comme l’a expliqué Richard Christopher Hill:

L’utilité potentielle des Juifs pour le développement d’une politique étrangère coloniale et commerciale avancée était une raison supplémentaire de l’intérêt anglais pour eux.

Dès 1643, on disait que les Juifs des Pays-Bas finançaient le Parlement.

Leur maîtrise des lingots était énorme. Ils contrôlaient les commerces espagnols et portugais. Le commerce du Levant était en grande partie entre leurs mains. Ils étaient intéressés à développer le commerce avec les Indes orientales et occidentales.

Aux gouvernements, ils étaient utiles en tant qu’entrepreneurs et en tant qu’espions.

Si le projet ambitieux d’union anglo-néerlandaise, proposé par le Commonwealth en 1661, avait abouti, les Juifs des Pays-Bas auraient été associés à l’empire colonial néerlandais et à son commerce.

Lorsque les Néerlandais ont refusé d’être incorporés dans l’Empire britannique, les marchands néerlandais ont été totalement exclus de toutes les possessions britanniques par la Loi sur la navigation de 1651.

Cette évolution a amené de nombreux Juifs aux Pays-Bas, en particulier ceux qui faisaient du commerce avec les Antilles, désireux de muter à Londres: et, ce qui redoubla l’intérêt du gouvernement anglais à les y attirer.

La politique a porté ses fruits: les renseignements juifs ont aidé aux préparatifs du Western Design de Cromwell de 1655. [67]

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La Conception Occidentale [Western Design] était une partie de la guerre anglo-espagnole, un conflit entre le protectorat anglais d’Oliver Cromwell et l’Espagne, entre 1654 et 1660.

Il s’agissait d’une attaque contre les Indes Occidentales Espagnoles. Ils visaient à sécuriser une base opérationnelle dans les Caraïbes, d’où ils pourraient menacer les routes commerciales et des trésors dans la Mer des Caraïbes.

Ainsi, ils affaiblissaient l’influence catholique dans le Nouveau Monde.

En 1655, dans le but de capturer Hispaniola, Cromwell envoya une expédition, dirigée par Sir William Penn et le général Robert Venables, pour envahir le territoire espagnol aux Antilles.

Cependant, au début du siècle, l’assaut échoue parce que les Espagnoles on amélioré leurs défenses face aux attaques Hollandaises.

Malgré divers succès ultérieurs, comme leur présence établie en Jamaïque, Cromwell vit l’opération comme un échec général.

À leur retour, Venables et Penn sont emprisonnés dans la Tour de Londres.

Sabbataï Zevi

À la mort de Cromwell en 1658, son héritage despotique est tombé au main de son fils Richard, lequel ne possédait pas la cruauté de son père.

Par conséquent peu de temps après, en 1660, le fils du roi Charles II est invité à régner en tant que roi d’Angleterre.

Dans la même année, la Royal Society est créée et Charles II en devient le patron.

L’appareil est composé de penseurs en philosophie naturelle autour de Robert Boyle et du cercle Hartlib.

Theodore Haak, qui était l’agent de Comenius en Angleterre et aussi un réfugié du Palatinat, [68] est crédité d’avoir commencé les réunions qui ont conduit à sa fondation.

Un autre membre fondateur était Henry Oldenburg, le gendre de John Dury, qui a rencontré Menasseh lors de sa visite à Londres.

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Comme l’a indiqué Christopher Hill, dans ‘1650-1800, Millenarianism and Messianism in English Literature and Thought’, les calculs de la date précise de la fin du monde basés sur le Livre de Daniel et l’Apocalypse ont occupé certains des meilleurs mathématiciens, de Napier à la fin du XVIe siècle à la fin du XVI par Sir Isaac Newton, membre de la Royal Society.

Newton s’est engagé dans les interprétations de la ‘Restauration’ des Juifs sur leur propre terre de Palestine. Et, il a passé les dernières années de sa vie intellectuelle à explorer le ‘Livre de Daniel’.

Le consensus a convenu que 1260 ans seraient ajoutés à la date à laquelle l’Antéchrist a établi son pouvoir, que les protestants ont pris pour le pape.

Divers calculs se sont donc arrêtés sur les années 1650-1656 pour sa destruction, le rassemblement des Gentils, la conversion des Juifs et leur retour en Palestine.

D’autres estimations ont proposé l’année 1666, l’année à laquelle Sabbatai Zevi s’est annoncé comme le messie juif, dupant environ la moitié de la population juive du monde. [69]

Comme Jacob Barnai l’a montré, parmi les lecteurs les plus avides de ‘Israel’s Hope of Israel’ [L’espoir d’Israël en Israël] de Menasseh, il n’y avait nul autre que Sabbatai Zevi et ses disciples. [70]

La communauté juive d’Amsterdam a été tenue informée des progrès de la mission de Sabbatai par Peter Serrarius, chez qui Menasseh ben Israel a partagé pour la première fois sa conviction de l’avènement immanent du messie.

Dès que des nouvelles arrivèrent à Amsterdam sur Sabbatai Zevi, Serrarius publiait des pamphlets en anglais et en néerlandais.

Les publication de Serrarius annonçait à tout le monde les signes de l’ère messianique et, l’arrivé du Roi des Juifs. [71]

Presque toute la communauté juive d’Amsterdam était devenue adeptes de Sabbatai Zevi.

Et, elle est tenue informée des progrès de la mission de Sabbatai par Peter Serrarius, l’ami de John Dury.

En 1664, après l’apparition d’une comète et la naissance d’une vache à deux têtes, Serrarius s’est précipité dans une synagogue.

Et, avec des rabbins, en exécutant la gématria, ils ont conclu que le Messie arriverait en 1666. [72]

Dès que les nouvelles sur Zevi ont atteint Amsterdam, Serrarius publiait des brochures, en anglais et en néerlandais, claironnant l’ère messianique et l’arrivé du Roi des Juifs. [73]

la Reine Christine, la complice de Menasseh et de La Peyrère, est devenue si fascinée par les revendications de Sabbatai Zevi qu’elle est presque devenue une disciple.

Elle aurait dansé dans les rues de Hambourg avec des amis juifs en prévision de l’événement apocalyptique. [74]

Serrarius a convaincu ses amis intimes, dont John Dury et Comenius, de la messianité de Zevi. [75]

Dury a travaillé vingt-cinq ans pour la conversion des Juif, qui est une condition préalable pour la Seconde Venue.

Il a passé beaucoup de temps à essayer de comprendre, où Zevi se situait dans le scénario attendu des chrétiens sur la ‘fin des temps’.

Il a fournit cette interprétation, que Dieu récompensait les Juifs, en faisant se produire leur moment messianique, et en punissant les chrétiens parce qu’ils n’étaient pas assez ‘purs’. [76]

Aussi, Serrarius était en contact avec l’alchimiste Franciscus Mercurius van Helmont, auteur de l’Alphabetum Naturale Hebraicum (1667), et le kabbaliste chrétien Christian Knorr von Rosenroth, célèbre pour sa ‘Kabbala Denudata’.

Van Helmont a servi dans une mission diplomatique au nom d’Élisabeth de Bohême, la fille d’Élisabeth Stuart et de Frédéric V du Palatinat; qui vivait à Herford, en Allemagne, lorsqu’il a rencontré Henry More et Robert Boyle.

Serrarius décède en 1669 alors qu’il se rendait en Turquie pour rencontrer Zevi.

Nouvelle Atlantide

Selon la légende Rosicrucienne, la fondation de l’Amérique était basée sur la ‘Nouvelle Atlantide’ de Francis Bacon.

Elle raconte l’histoire d’un pays dirigé par des philosophes-scientifiques dans leur grand collège. Il nommé ‘Solomon’s House’ lequel, a inspiré le Collège Invisible et le Cercle Hartlib.

Le Cercle deviendra la Royal Society. [77]

Sir Francis Bacon (1561 – 1626) était chancelier d’Angleterre, sous le règne du roi Jacques [James].

Et, il a supervisé la traduction de la ‘King James Bible‘ [Bible King James (du roi Jacques)].

Il était soupçonné d’être le véritable auteur des pièces de Shakespeare.

De même, explique Dame Frances Yates, dans ‘The Rosicrucian Enlightenment’:

‘La préoccupation de Shakespeare pour l’occultisme, les fantômes, les sorcières, les fées, est considérée comme ne découlant pas de la tradition populaire mais, d’un comportement profondément enraciné dans la philosophie occulte apprise et ses implications religieuses.’ [78]

Bacon est considéré comme le père de la science moderne, ayant souligné l’importance de l’expérimentation dans son ouvrage phare, ‘The Advancement of Learning’.

Cependant, des études récentes montrent que Bacon était attaché à la tradition occulte de la Renaissance.

Et, son étude de la science comprenait une revue sur la magie, l’astrologie et une version réformée de l’alchimie. [79]

Le 22 janvier 1621, en l’honneur de son soixantième anniversaire, un groupe restreint d’hommes s’est réuni dans la grande salle de banquet de la Maison York de Bacon.

Il a été décrit comme un banquet maçonnique. [80]

Seulement ceux de la ‘Rosicrosse‘ (des Rosicruciens) et des Maçons connaissant le rôle directeur de Bacon ont été invités. [81]

Ce jour-là, un ami de longue date de Bacon, le poète Ben Jonson, mieux connu pour ses pièces satiriques de ‘Volpone’, ‘The Alchemist’ et ‘Bartholomew Fair‘, a donné une hymne maçonnique à Bacon.

Longtemps popularisé dans les cercles occultes, le mythe de l’Atlantide est mentionné pour la première fois par Platon.

Il faisait référence à un continent perdu qui a existé dans l’océan Atlantique.

Les écrivains européens médiévaux, qui ont reçu le récit de géographes arabes, pensaient que l’île mythique a réellement existé.

Plus tard des écrivains ont essayé de l’identifier avec un pays réel.

Lorsque l’Amérique est découverte, l’historien Espagnol Francesco Lopez de Gomara a suggéré, dans ‘General History of the Inde‘, que l’Atlantide de Platon et les nouveaux continents sont les mêmes endroits.

Une théorie qui a été répétée par Bacon.

Pour comprendre la perspective maçonnique de cette histoire, Manly P. Hall dans ‘The Secret Destiny of America a expliqué’:

Bacon s’est vite rendu compte qu’ici, dans le nouveau monde, se trouvait l’environnement approprié pour l’accomplissement de son grand rêve, l’établissement de l’empire philosophique.

Il faut se rappeler que Bacon n’a pas joué tout seul. Il était à la tête d’une société secrète qui comptait, parmi ses membres, les plus brillants intellectuels de son temps.

Tous ces hommes sont liés par un serment commun pour oeuvrer à la cause d’une démocratie mondiale.

La société des philosophes inconnus de Bacon comprenait des hommes de haut rang et d’une grande influence.

Avec Bacon, ils ont conçu le plan de colonisation. [82]

Bacon a joué un rôle de premier plan dans la création des colonies britanniques, en particulier en Virginie, en Carolines et à Terre-Neuve, dans le nord-est du Canada.

Dans la ‘Nouvelle Atlantide‘, Bacon suggère que le continent américain était l’ancienne Atlantide, où existait une race avancée pendant l’âge d’or de la civilisation.

Bacon raconte l’histoire d’un pays dirigé par des philosophes-scientifiques par leur grand collège est nommé ‘Solomon’s House‘.

Ayant acquis des connaissances supérieures transmises par les êtres célestes, ils possédaient des machines volantes et des navires avec lesquels, ils voyageaient sous la mer.

Ils ont décrit le but de leur fraternité:

‘Notre objectif fondamental est la connaissance des causes et des mouvements secrets des choses et l’élargissement de l’empire de l’homme, jusqu’à accéder à toutes choses possibles.’

[Note – Autre version de traduction:

L’objectif de notre institution est la connaissance des causes et des mouvements cachés des choses, l’élargissement des frontières de l’empire humain, jusqu’à accéder à toutes choses possibles.’

Lors du discours de M. FRANÇOIS MITTERRAND, le 28 novembre 1988 à l’Élysée, M. François Mitterand traduit une partie de cette phrase comme suit: “connaître les causes et les mouvements secrets des choses, de reculer les bornes de l’empire humain en vue de réaliser toutes les choses possibles.”]

Suivant les traces de John Dee, Bacon fournit l’appui de son groupe au projet Anglais pour la colonisation de l’Amérique.

En 1602, une tentative de colonisation du Nouveau Monde est dirigé la première fois par Bartholomew Gosnold (1571-1607), un cousin germain de Francis Bacon et quatre fois 17e comte d’Oxford.

Les Oxfordiens pensaient que c’était Shakespeare.

[En fait, les branches des arbres Bacon et Gosnold se sont croisés plus d’une fois]

Gosnold était un avocat, un explorateur et un corsaire Britanique.

Il est aussi un ami de Richard Hakluyt [‘un des plus ardents propagandistes de l’expansion de l’Angleterre outre-mer’] et, il a navigué avec Walter Raleigh.

Gosnold a joué un rôle déterminant dans la fondation de la Virginia Company de Londres et de Jamestown, dans les colonies d’Amérique.

Le voyage de Gosnold est financé par le comte de Southampton, un mécène de Shakespeare.

Il a dirigé la première expédition européenne enregistrée à Cape Cod.

Il est considéré par Preservation Virginia [Une organisation privée à but non lucratif] comme le ‘premier moteur de la colonisation de la Virginie’.

En suivant la côte pendant plusieurs jours, il découvre l’Île de Martha’s Vineyard; laquelle porte le nom de sa fille, Martha.

Puis, il établit un petit poste sur l’Île Cuttyhunk, faisant partie des Îles Elizabeth, près de Gosnold, aujourd’hui se situant dans le Massachusetts.

Bacon a affirmé que le Nouvel Empire sur Terre, qui était la Virginie, illustrait le Royaume des Cieux.

L’implication de Bacon dans la colonisation américaine est démontrée par William Strachey, qui en 1618 dédia une copie manuscrite de son Histoire de Travaile en Virginie Britania [Historie of Travaile into Virginia Britania] à Bacon:

‘Votre Seigneurie vous approuvant toujours comme le plus noble fautor [favori, priviligié] de la plantation de Virginie, étant depuis le début (avec d’autres seigneurs et comtes) le principal counsell appliqué pour la propager et la guider.’ [83]

Bacon est inscrit dans la charte de 1609, en tant qu’actionnaire de la Virginia Company of London, et il est l’un des 52 membres du Virginia Council.

La Virginia Company désigne une société de capitaux créée par Jacques Ier [James] en 1606, dans le but d’établir des colonies sur la côte de l’Amérique du Nord.

Les deux compagnies, appelées la ‘Virginia Company of London’ (ou la London Company) et la ‘Virginia Company of Plymouth’ (ou Plymouth Company) opéraient avec des chartes identiques mais, avec des territoires différents.

Une zone de chevauchement de territoire est créée dans laquelle, les deux compagnies n’étaient pas autorisées à établir des colonies à moins de cent milles l’une de l’autre.

La Plymouth Company n’a jamais rempli sa charte.

Puis, son territoire a également été revendiqué par l’Angleterre et, elle deviendra la Nouvelle-Angleterre.

Le Mayflower

La Plymouth Company est autorisée à établir des colonies, à peu près, entre la partie supérieure de la baie de Chesapeake et l’actuelle frontière canado-américaine.

En 1607, la Plymouth Company établit la colonie Popham le long de la rivière Kennebec [Kennebec River] dans l’actuel Maine.

Puis, le plan est abandonné après environ un an et, la Plymouth Company est devenue inactive.

Avec les Pilgrims [Pélerins] religieux, arrivés à bord de l’emblématique Mayflower, dont les dirigeants étaient des Rosicruciens, une société succeda à la Plymouth Company.

Finalement, en 1620, elle s’établit définitivement à Plymouth, au Massachusetts, dans ce qui est maintenant la Nouvelle-Angleterre.

Selon Nicholas Hagger dans ‘The Secret Founding of America: The Real Story of Freemasons, Puritans, & the Battle for The New World’:

‘En effet, le Puritanisme et le Rosicrucianisme étaient si proches par essence qu’on peut dire que la philosophie Puritaine était en fait Rosicrucienne.’ [84]

Aux XVIe et XVIIe siècles, les Puritains étaient un groupe de réformés Protestants Anglais, qui cherchaient à ‘purifier’ l’Église d’Angleterre de toutes les pratiques Catholiques Romaines.

Ils affirmaient que l’Église d’Angleterre n’a été que partiellement réformée.

Cependant, lorsque Jacques Ier monta sur le trône en 1603, il déclara qu’il mettrait fin aux mouvements de réforme de l’Église et, traiterait durement les critiques radicaux de l’Église d’Angleterre.

Un groupe mécontent des efforts des Puritains a décidé de rompre tous les liens.

Il est devenu connu sous le nom de Séparatistes dirigés par John Robinson et William Brewster.

Cependant en 1608, peu de temps après que Jacques Ier a déclaré l’Église Séparatiste illégale, la congrégation a émigré à Leyde, où elle est rejoint par des cercles Rosicruciens.

Sur place, Brewster crée une nouvelle imprimerie, afin de publier des tracts faisant la promotion des objectifs Séparatistes et des brochures soutenant la cause Rosicrucienne. [85]

Le puritanisme, en particulier le puritanisme hollandais, était fortement lié au Rosicrucianisme.

Par exemple, John Wilkins, l’aumônier de Frederick V, est étroitement lié au Rosicrucianisme dans le Palatinat. Et, il a formé le fils de Frederick et Elizabeth lorsqu’il a été envoyé en Angleterre.

Wilkins a cofondé la Royal Society, lorsque le Invisible College s’est réuni dans ses chambres du Wadham College à Oxford de 1648 à 1659, lequel avait un lien profond avec le Puritanisme. [86]

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En novembre 1620, à la suite du déclenchement de la guerre de Trente Ans, qui éclata après que les Habsbourg ont décidé d’écraser le mouvement Rosicrucien, Frédéric V et Elizabeth Stuart s’exilèrent à La Haye aux Pays-Bas.

Et, de nombreux Rosicruciens émigrèrent avec eux.

La raison pour laquelle Frédéric et Elisabeth ont cherché refuge aux Pays-Bas n’était pas seulement à cause des principes libéraux adoptés par la république, mais aussi à cause de l’hospitalité offerte par Maurice, le prince d’Orange.

Maurice a fait ses études à l’Université de Heidelberg dans le Palatinat, où il a rencontré Simon Studion et d’autres membres fondateurs du mouvement Rosicrucien.

C’était Maurice, en effet, qui a offert aux Séparatistes anglais un refuge sûr, à Leyde en 1608.

Après leur fuite de Bohême en 1619, Maurice accorda à Elizabeth et Frédéric l’asile en Hollande.

Il les a laissés utiliser sa maison à La Haye et leur a donné une autre résidence à Leyde. [87]

C’est vers la maison de Brewster à Leyde en 1615 que s’enfuit Pierre Du Gua de Monts (vers 1558 – 1628), un marchand, explorateur et colonisateur français ayant des liens avec la Rose-Croix. [88]

Du Gua, un calviniste a fondé le premier établissement français permanent au Canada.

Il voyage pour la première fois dans le nord-est de l’Amérique du Nord en 1599 avec Pierre de Chauvin de Tonnetuit.

Il envoya Samuel de Champlain ouvrir une colonie à Québec en 1608, jouant ainsi un rôle majeur dans la fondation de la première colonie française permanente en Amérique du Nord.

Du Gua était également membre de School of Night [École de Nuit], un nom moderne pour un groupe d’hommes centré sur Sir Walter Raleigh, qui était autrefois appelé en 1592 ‘School of Atheism’ [l’école de l’athéisme].

Le groupe aurait inclus les poètes et scientifiques Christopher Marlowe, George Chapman et Thomas Harriot.

Marlowe était l’auteur du ‘Docteur Faustus‘, qui est la pièce élisabéthaine la plus controversée en dehors de Shakespeare.

Elle est basée sur l’histoire allemande de Faust. Un érudit très réussi qui n’est pas satisfait de sa vie, ce qui l’amène à faire un pacte avec le diable pour échanger son âme contre des connaissances illimitées et des plaisirs mondains.

Il n’y a aucune preuve solide que tous ces hommes se connaissaient. Mais, les spéculations sur leurs liens figurent en bonne place dans certains écrits sur l’ère élisabéthaine.

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Lorsque la ‘Fama Fraternitatis’ a annoncé publiquement l’existence de la fraternité Rosicrucienne en 1610, le document a circulé à Paris, et l’un des premiers à y répondre publiquement fut Du Gua. [89]

En 1615, la Reine mère a découvert que Du Gua était l’auteur de pamphlets anti-gouvernementaux. Et, elle a ordonné son arrestation.

Sa tête mise à prix, Du Gua s’enfuit aux Pays-Bas, où il est resté avec Brewster.

Au milieu des années 1580, Brewster a étudié le grec et le latin à l’université de Cambridge en même temps que Christopher Marlowe, le collègue de William Shakespeare.

Par Marlowe, Brewster a rencontré Walter Raleigh.

Depuis, il a commencé à assister aux réunions de la School of Night, puis noué une amitié étroite avec Du Gua.

Le dernier document Rosicrucien connu, publié en latin par Brewster à Leyde en 1615, s’appelait la ‘Confessio Fraternitatis’, ou ‘Confession of the Fraternity’.

Il l’a écrit sous le pseudonyme ‘Philip A Gabella’ (Philip the Cabalist – Philip le Cabaliste), tandis que des érudits ont suggéré que son véritable auteur était Pierre Du Gua. [90]

Par ailleurs, d’autres Rosicruciens se sont rassemblés à Leyde, en février 1620, précisément juste avant le départ en voyage du Mayflower.

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Ils laissaient entendre qu’au-delà de l’Angleterre, ils cherchaient aussi refuge dans le Nouveau Monde après leur évasion du Palatinat.

Johann Valentin Andreae, l’auteur de la ‘Fama Fraternitatis‘, qui a quitté l’Allemagne lorsque la guerre a éclaté était sur les lieux.

Fulke Greville, dont la maison londonienne a été utilisée pour les premières réunions de l’École de Nuit et ayant assisté au ‘mariage alchimique’ d’Elizabeth, était présent.

Francis Bacon rendait visite à Maurice d’Orange dans sa position officielle de lord chancelier Anglais pour discuter de la légalité d’un traité commercial avec les Pays-Bas.

Le dramaturge Ben Jonson était présent à Leyde, jouant une pièce dans un nouveau théâtre.

Et, l’architecte Inigo Jones, bien qu’il ne séjourne pas à Leyde même, se trouvait dans la ville voisine d’Amsterdam en train de travailler sur les plans d’une église; qu’il a été chargé de construire dans la ville.

À l’époque même, les Séparatistes Anglais de la ville décidèrent que le seul espoir de liberté religieuse résidait dans l’Amérique du Nord.

En 1620, une grande partie de la congrégation Séparatiste a navigué pour le Nouveau Monde à bord d’un navire nommé le Mayflower, avec 102 passagers, Brewster et tous les Pilgrim Fathers [Pères Pèlerins].

Plus tard, les noms de ces Fathers seront donné aux neuf anciens de l’église.

Le 9 novembre 1620, ils ont aperçu la terre, qui est aujourd’hui Cape Cod.

Nouvelle-Angleterre

D’après la légende Rosicrucienne Américaine, l’ordre est introduit en Amérique en 1694 sous la direction du Grand Maître Johannes Kelpius.

Né en Transylvanie, Kelpius était un disciple de Johann Jacob Zimmerman, un fervent disciple de Jacob Böhme. Böhme connaissait ‘intimement’ Benjamin Furly, le marchand de Rotterdam. [91]

Furly était le chef de la Lanterne, un cercle autour de Benjamin Furly, qui comprenait les alchimistes van Helmont, Lady Conway, Henry More et John Locke.

En outre, Furly et van Helmont étaient liés à un groupe d’étudiants de Jacob Boehme, incluant Serrarius, qui s’était aussi associé à Baruch Spinoza.

Zimmerman est désigné par les autorités allemandes comme ‘l’astrologue, le magicien et le cabaliste le plus érudit’. [92]

Avec ses partisans de la ‘Society of the Woman in the Wilderness‘ [Société de la femme dans le désert], Kelpius finit par croire que la fin du monde se produirait en 1694.

Cette croyance, basée sur une interprétation élaborée d’un passage du livre de l’Apocalypse [Book of Revelation], anticipait l’avènement d’un royaume céleste, quelque part dans le désert, au cours de la même année.

Kelpius a répondu à l’appel de Sir William Penn pour établir un pays pieux dans ses terres Américaines nouvellement acquises.

Il a estimé que la Pennsylvanie, compte tenu de sa réputation de tolérance religieuse au bord d’un désert à peine peuplé, était le meilleur endroit où s’installer.

La Pennsylvanie a été fondée par le fils de William Penn.

Penn est devenu un ami proche d’Elisabeth Stuart, lui rendant hommage dans la deuxième édition de son livre ‘No Cross, No Crown’.

Penn, un ami de John Dury, était aussi membre de la Lanterne, un cercle autour de Benjamin Furly, un marchand de Rotterdam.

Ce cercle comprenait les alchimistes van Helmont, Lady Conway, Henry More et John Locke.

De plus, Furly et van Helmont faisaient partie d’un groupe d’étudiants de Jacob Boehme.

Un groupe comprenant Serrarius, qui est une connaissaissance et un associé de Baruch Spinoza.

Furly, comme Penn, était un Quaker [membre de la Société religieuse des Amis] et un proche partisan de George Fox, le fondateur du mouvement, qui a fourni les principales directives du nouvel État de Pennsylvanie.

Puis, Penn est entré en contact avec les enseignements du Rosicrucien allemand Jacob Boehme.

Et, les Rosicruciens l’ont introduit dans des études mystiques et métaphysiques plus profondes.

Dans New World Mystics, le Dr Palo écrit:

Penn avait un intérêt plus que passager pour le mysticisme et la Rosae Crucis.

Il a qualifié Jacob Boehme de maître dans l’art et la loi de la sagesse divine.’ [93]

Palo inclut une note de bas de page indiquant que, William Penn a visité des conventicules Piétistes en Europe.

C’étaient des collèges [collegiums] initiatiques de Rosicruciens :

‘… il a visité des conventicules Piétistes qui, ont eu lieu dans une atmosphère de grand secret et à un risque d’exposition.

Il invita les Rosae Crucis à s’installer sur ses terres [en Amérique] …

Ces Piétistes ou Rosicruciens étaient considérés comme peu orthodoxes et, donc indésirables aux yeux des puissances politico-religieuses d’Europe.

Ils ont été accusés de mélanger les principes Chrétiens avec les pratiques de l’Égypte ancienne et certaines des doctrines de Zoroastre.’

Comme l’explique en détail Palo, après le premier voyage de Penn en Amérique en 1681 et lors de plusieurs voyages qu’il fit en Europe, il était entré en contact avec des individus en Angleterre, aux Pays-Bas et en Allemagne.

Et, en 1694, ses contacts ont joué un rôle important dans l’exécution d’un plan visant à établir une colonie Rosicrucienne en Amérique.

Parmi eux figuraient William Markham de la Philadelphic Society à Londres, lequel deviendra le sous-gouverneur de Penn en Pennsylvanie.

Puis, il y avait Jacob Isaac Van Bebber, un rosicrucien allemand, qui acheta plus tard mille acres de terre de Penn dans le but d’établir une colonie en Amérique. [94]

En 1682, William Penn fonda la ville de Philadelphie, du nom de l’une des ‘Sept Églises d’Asie,’ mentionnées dans le livre d’Apocalypse à 3:10, comme suit:

‘L’Église fidèle dans la foi, qui avait gardé la parole de Dieu et enduré patiemment.’

Philadelphie a joué un rôle déterminant dans la Révolution Américaine, en tant que lieu de rencontre pour les Pères Fondateurs des États-Unis.

Ils ont signé la Déclaration d’Indépendance en 1776 et la Constitution en 1787.

Philadelphie était l’une des capitales du pays pendant la Guerre d’Indépendance. Et, elle a servi comme capitale temporaire des États-Unis pendant que Washington DC était en construction.

John Winthrop (1587 –1649), un riche avocat Puritain Anglais, membre du cercle de Hartlib, un alchimiste et disciple de John Dee, a traversé l’Atlantique sur l’Arbella, menant à la fondation de la Colonie de la Baie du Massachusetts. [95]

Le 12 juin 1630, l’Arbella a mené la petite flotte portant les 700 prochains colons dans le port de Salem.

Salem a peut-être inspiré la ville de Bensalem dans la ‘Nouvelle Atlantide’ de Bacon, publiée en 1627.

La colonisation de Salem par les Rosicruciens a expliqué l’existence de la sorcellerie, dans la ville, ce qui aurait donné lieu aux célèbres sentiers des sorcières de 1692.

Frances Yates note que l’influence de Dee s’est étendue plus tard au Puritanisme, dans le Nouveau Monde, par le fils de John Winthrop.

John Winthrop, Jr. est un alchimiste et un disciple de Dee.

Winthrop a utilisé le symbole ésotérique de Dee, le ‘Monas Hieroglyphica, comme sa marque personnelle. [96]

L’arrivée de Winthrop a marqué le début de la Grande Migration.

Le terme Grande Migration fait généralement référence à la migration au cours de cette période des colons Anglais, principalement des Puritains vers le Massachusetts et les îles chaudes des Antilles, en particulier l’île riche en sucre de la Barbade, entre 1630-1640.

De 1630 à 1640, environ 20 000 colons arrivèrent en Nouvelle-Angleterre.

Ils sont venus en groupes de famille (plutôt qu’en individus isolés) et, ils étaient principalement motivés par une quête de liberté pour pratiquer leur religion Puritaine.

Les mots notés de Winthrop, ‘City upon a Hill’ [‘ville sur une Colline’], font référence à la vision d’une nouvelle société et, pas seulement, à des opportunités économiques.

Le révérend George Phillips, le fondateur de la Congregational Church en Amérique, est arrivé sur l’Arbell avec le gouverneur Winthrop, en 1630.

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En 1781, dans le New Hampshire, le banquier John Phillips, l’arrière-petit-fils de Phillips, a créé l’Exeter Academy, une prestigieuse école préparatoire privée américaine.

L’Exeter est l’une des plus anciennes écoles secondaires des États-Unis.

The Economist a décrit l’école comme appartenant à ‘an elite tier of private schools’ [des écoles privées pour un rang d’élite], en Grande-Bretagne et en Amérique.

Elle a compté Eton et Harrow dans ses rangs.

Exeter a une longue liste d’anciens étudiants célèbres, dont Arthur M. Schlesinger Jr., Gore Vidal, Stewart Brand, Mark Zuckerberg (fondateur de Facebook) le romancier John Irving et Dan Brown l’auteur de ‘Da Vinci Code et ‘Le symbole perdu’ d’inspiration maçonnique.

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Article ‘Marranos Everywhere! Christian Kabbalists and the Conquest of the New World

par David Livingstone sur Ordo Ab Chao

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