Partie 1: Le Parti Eurasia de Douguine et sa Magie du Chaos
Partie 2
Extrait d’un Article de David Livingstone:
Le « bolchevisme national messianique » [titre donné pour l’extrait]
[Le « chassidique-marxiste » de Douguine?]
Avant propos
Alexandre Douguine, se réfère à Gershom Scholem, le savant renommé de la Kabbalah juive, comme ‘le plus grand penseur traditionaliste’.
Il distingue entre le judaïsme exotérique (ce qui est public), qu’il oppose au ‘matérialisme’, et le judaïsme ésotérique (enseignements secrets réservés à des initiés), ou de la Kabbalah, qu’il loue dans le cadre de la Tradition Primordiale de Guenon.
Douguine est partisan de la pensée de Sabbatai Zevi.
En 1648, à l’âge de 22 ans, Sabbatai Zevi a commencé à déclarer à ses partisans à Smyrne qu’il était le Messie.
En conséquence, les prétentions messianiques de Sabbatai Zevi ont finalement conduit les rabbins à le placer lui et ses partisans sous l’interdiction du cherem.
Une sorte d’excommunication dans le judaïsme.
Sabbatai a affirmé que depuis qu’il est arrivé comme messie, les lois de la Torah n’étaient plus applicables.
Sa nouvelle prière était:
‘Loué soit celui qui permet l’interdit.’
Cf: 1666
~
‘Orientalisme juif’ de Douguine
Douguine est également influencé par Yakov Bromberg, un membre du mouvement émigré eurasianiste de 1920 et 1930.
Bromberg s’est efforcé de développer une approche spécifiquement juive de l’idéologie eurasianiste.
Cependant, l’eurasianisme (eurasisme) cherchait à intégrer les peuples non russes dans leur plan.
Ils comprenaient des Tatars et des Kalmouks, d’origine mongole, qui existaient dans les régions russes avant l’arrivée des Rus.
On pourrait en dire autant des Juifs de Khazaria.
Bromberg précise que l’épisode Khazar achève un cycle historique, dans lequel le judaïsme était une religion prosélyte et les Juifs ont tenté de ‘dépasser leurs limites ethnoculturelles‘.[20]
Vision sabbatéique de Douguine
Sur la base de Bromberg, Douguine a proposé une distinction entre la judéité atlantiste ‘occidentale, contre un ‘Orientalisme Juif‘ ou un ‘Eurasianisme Juif’.
Il précise que c’est Arthur Koestler, un membre du GRECE, qui a souligné cette dualité lorsqu’il a posé sa théorie de l’origine khazare des Juifs.
Les oppositions inclus d’un côté un aspect négatif qui sont les rationalistes, l’Occident, le capitaliste, le juif bourgeois, et de l’autre côté le mysticisme et messianisme des Kabbalistes, les sabbatéens, le Chabad Hassidim et le ‘Bolchevisme Nationnal Juif’. [21]
Douguine poursuit en expliquant que le défi de la Kabbalah était qu’elle présentait une vision ‘manifestationniste‘ ou évolutionniste de la création.
Un aspect tenant du néoplatonisme contrairement à la vision créationniste de l’histoire qui fonde le monothéisme juif exotérique.
Dans un premier temps, il suggère que cette situation est résolu par Isaac Luria.
Selon une interprétation créationniste de la Kabbalah, il propose que Dieu a créé le monde par ‘contraction’ (Tsimtsoum).
Mais la solution finale au défi, selon Douguine, a été présentée par Sabbatai Zevi, qui a soumis que la vision ‘manifestationniste’ de la création était la bonne et que les serpents irréfléchis étaient responsables du mal [23].
Douguine estime que de nombreux juifs ont vu dans le bolchevisme une possibilité de fusionner avec une population plus importante, afin d’unir le messianisme russe et juif sous l’égide commune de l’eurasianisme pour la destruction du capitalisme et de l’exploitation.
Des éléments ‘eurasianistes’ de la diaspora juive d’Europe, d’Amérique et d’Asie ont apporté leur soutien aux soviétiques.
Ils formeront la Troisième Internationale, plus tard le Komintern.
Les versions réciproques de l’antisémitisme par Douguine
Douguine suggère que ces branches concurrentes ont aussi contribué à des versions réciproques de l’antisémitisme.
Par exemple, l’antisémitisme de Marx sur la question juive, représentait l’irrationalisme sabbatéen et frankiste par opposition au capitale juive rationaliste.
Inversement, la critique de Winston Churchill de la ‘menace juive’ de l’Est était emblématique des cercles sionistes de droite de la Grande-Bretagne.
C’est pour cette raison explique Douguine, que les apologistes des Juifs ne sont pas en mesure d’expliquer pourquoi, sous la sévère répression de Lénine et de Staline, les Juifs n’étaient pas seulement les victimes, mais aussi les persécuteurs.
Toutefois le flanc sioniste de droite a collaboré avec des cercles antisémites, au sein du KGB.
Ce qui conduit au final à l’effondrement de l’Union soviétique.
« L’orientalisme juif », explique Douguine, « n’est pas un phénomène particulièrement moderne, exclusivement soviétique; il est enraciné dans les profondeurs de l’histoire nationale.
Probablement derrière lui il s’y trouve un terrible secret religieux ou racial. » [24]
Il ajoute: « Il y aura toujours une place pour l’orientalisme juif » dans les rangs des bâtisseurs du Grand Empire Eurasien, le Dernier Empire. [25]
« Traditionalistes israéliens«
Malgré tout leur prétendu appui à l’identité blanche, leurs sympathies aux néonazies, leur fondamentale base de support à Trump, y compris l’alt-droite, leur soutien principal revient à Israël.
Une position qu’ils partagent avec leurs homologues russes.
Comme l’explique Alexander Douguine:
« Avec Israël, l’État russe, Poutine personnellement, n’a rien contre Israël.
Dans notre société, nous n’avons aucune hostilité envers les Juifs ou envers Israël.
Plus que cela, nous avons de nombreux Juifs russes qui y vivent.
Donc, en général, il y a une sorte de sympathie pour Israël et pour les Juifs en Russie […] Nous avons de bonnes relations avec Israël.
Les États-Unis entretiennent de bonnes relations avec Israël.
Cependant, il y a au moins deux Israéliens.
Il y a un atlantiste géopolitique, Israël, une puissance maritime, représenté par l’oligarchie israélienne, le racisme israélien et le noyau pro-américain et pro-occidental de la société israélienne.
Mais, il y a des traditionalistes israéliens.
Ils sont différents. » [26]
Association mouvement eurasianiste, Chabad et mouvements sionistes d’extrême droite
En 2002, la maison d’édition AGRAF de Douguine a publié Evrei i Evraziia [« Les Juifs et l’Eurasie »], un recueil d’écrits de l’eurasianiste juif Yakov Bromberg et de l’associé sioniste moderne de Douguine, Avigdor Eskin.
Le volume faisait partie d’un effort pour renforcer les liens entre le mouvement eurasianiste, Chabad et les mouvements sionistes d’extrême droite.
Il cite avec approbation l’un des contemporains de Bromberg (Lev Karsavin, qui a salué le régime soviétique) au sujet du ‘lien primordial entre les juifs et la Russie’. [27]
Avigdor Eskin, un activiste russo-israélien d’extrême droite, considère Alexander Douguine comme son partenaire idéologique le plus proche en Russie. [28]
Né en Union soviétique, Eskin a émigré en Israël où il s’est impliqué dans la politique de droite.
Eskin aurait été un ancien agent du KGB ou du Shin Bet. [29]
Aux États-Unis, Eskin a fait pression sur des politiciens; et, il a été crédité comme celui qui a transformé le sénateur Jesse Helms, un des plus grands opposants à la politique américaine envers Israël, en un sioniste convaincu.
Eskin a conclu un accord avec Helms, dans lequel il soutenait les politiques de Reagan en Amérique centrale si Helms supportait celles d’Israël.
Ce soutien a permis à d’autres membres de la droite israélienne de soutenir la politique étrangère du président Reagan.
Ils ont coopéré avec le lobby républicain et recruté des Juifs pour soutenir la politique américaine au Panama, au Salvador, au Chili et à Grenade.
Il est allégué qu’Eskin a servi d’intermédiaire dans l’accord pour envoyer une aide militaire aux Contras au Nicaragua.
Il a admis avoir joué un rôle dans l’affaire Iran-Contra. [30]
D’autre part, il réussit à faire pression sur dix membres du Congrès américain pour soutenir Viktor Ianoukovitch en Ukraine. [31]
Mouvements sionistes d’extrême droite et Ligue de défense juive
Eskin a travaillé en étroite collaboration avec la Ligue de défense juive (JDL ou LDJ), fondée par Meir Kahane Joseph Churba, qui avait des liens étroits avec John Rees et John Singlaub de la Western Goals Foundation*.
* Western Goals Foundation, un réseau de diffusion de renseignement privé actif de la droite aux États-Unis; fondée en 1979 par John K Singlaub, John Rees et le membre du Congrès Larry McDonald.
Elle a disparu en 1986.
La Commission Tour a révélé qu’il a fait partie du réseau de financement d’Oliver North de l’Iran-Contra.
Meir Kahane, fondateur de la Ligue de défense juive – LDJ (Jewish Defense League – JDL)
Un certain nombre de membres du JDL ont été liés à des attaques violentes et parfois mortelles.
En 1994 il y a eu le massacre de la grotte des patriarches à Hébron, en Cisjordanie.
On comptera 29 morts (plusieurs âgés à peine de douze ans) et 125 blessés.
Kahane a été assassiné en 1990 par le militant islamique El Sayyid Nosair.
Celui-ci est reconnu coupable de complot terroriste.
Nosair était un associé du cheikh Omar Abdel Rahman.
Celui-ci est lié aux Frères musulmans, qui sont également et secrètement à l’emploi de la CIA. [32]
Lors d’un procès d’un district aux États-Unis, Nosair a été reconnu coupable de meurtre pour son implication avec le Sheikh Omar dans l’attentat de 1993 contre le World Trade Center.
Eskin est devenu l’un des principaux porte-parole et associés de Kahane Chai [après l’assassinat de Meir Kahane, le mouvement Kach se scinde en deux, Kach et Kahane Chai].
Et, il est membre du Kach, un parti interdit fondé en 1970 conformément à son idéologie juive orthodoxe nationaliste.
Mouvements sionistes d’extrême droite et idéologie juive orthodoxe nationaliste
Après plusieurs échecs électoraux, Kach est entré à la Knesset après les élections de 1984.
En 1988, il est interdit de participer aux prochaines élections pour cause d’incitation au racisme.
Kahane se sépare de la principale faction Kach (pour des questions tactiques).
Après son assassinat en 1990, le parti se divise.
En 1995, en compagnie Yosef Dayan, un associé du Kach, Eskin a participé à un rituel kabbalistique appelé ‘pulsa dinura’ qui invoque une ‘malédiction mortelle‘ contre Yitzhak Rabin, le Premier ministre israélien, en réponse aux accords d’Oslo.
Après trente-deux jours, Rabin est assassiné par Yigal Amir.
Eskin fait toujours l’éloge d’Amir; et, il est devenu proches de lui, de sa femme et de leurs familles. [33]
En 1997, Eskin est arrêté et condamné à quatre mois de prison pour incitation à la haine.
À sa libération, il a tenté à deux reprises d’inciter à la haine palestinienne et de saboter les accords d’Oslo.
Il a jeté une tête de cochon avec le Coran fourré dans sa bouche dans le complexe abritant le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa pendant le Ramadan. [34]
Et, il prévoyait de placer une tête de cochon sur la tombe d’Izzadin Qassam, le guérillero palestinien, qui a combattu les sionistes dans les années 1930.
Jerusalem Post révèle lors de son procès pour incitation à la haine qu’il a mis le feu aux bureaux de l’organisation de gauche Dor Shalom.
Eskin est un invité fréquent à Russia Today.
Douguine a déclaré à Ha’aretz:
‘Les Russes le considèrent comme une figure très intéressante et il a de bons liens avec le Kremlin.
Il le considère comme un éminent représentant de la société israélienne.‘ [35]
Conséquences de l’association du mouvement eurasianiste et des mouvements sionistes d’extrême droite
Le principal avantage de la relation de Douguine avec Eskin a été son introduction à Mikhail Gagloev, un riche banquier sud-ossète, qui est venu parrainer les diverses activités politiques de Douguine pour une grande partie de la décennie à venir. [36]
Gagloev était à la fois PDG de Tempbank lié au Kremlin et vice-président du Mouvement international eurasianiste de Douguine (MED).
Les associés commerciaux de Gagloev comprennent Evgeny Giner, un ancien gangster ukrainien et Alexander Babakov, le vice-président du Parlement russe.
En 2012, Poutine a nommé Babakov représentant spécial pour les relations avec les organisations russes à l’étranger.
En 2016, Babakov a rencontré deux officiers du Front national de Marine Le Pen, dans le but de conclure un prêt avec une banque lettone connue pour ses liens avec le Kremlin. [37]
Eskin est un associé de Avram Shmulevich, un rabbin hassidique basé en Cisjordanie.
Tous les deux sont membres du mouvement Eurasien de Douguine.
La participation d’Eskin et de Shmulevich au mouvement Eurasien est basée sur leurs positions anti-américaines, qui cadraient bien avec la vision de nombreux colons du gouvernement israélien.
Ce qui trahit l’idée que le sionisme est sous la pression américaine. [38]
Hypersionisme
Shmulevich, se décrit comme ‘hypersioniste’, considérant le sionisme antérieur qui a conduit à la création de l’État d’Israël comme obsolète.
Selon Shmulevich Israël a une mission mondiale de guider le XXIe siècle.
Son but est de le modeler dans la voie des Juifs tels que Marx, Einstein et Freud ont façonné le XXe siècle.
Israël doit non seulement faire échouer les propositions d’un État palestinien et la menace de l’islam.
Elle veut aussi étendre son contrôle sur ce qui est appelé le ‘Grand Israël‘ à l’ensemble du Moyen-Orient, c’est-à-dire du Nil à l’Euphrate.
Ce contrôle n’a pas besoin d’être militaire puisqu’ils peuvent utiliser les techniques néfastes suggérées dans les Protocoles des Sages de Sion.
Deuxièmement, Israël doit ‘rétablir la couche la plus primitive de la Tradition [celle d’Adam, le premier hypersioniste], mais une telle réintégration serait également basée sur la fusion avec les tendances les plus modernes trouvées dans une société post-industrielle.‘ [39]
Le 21 avril 2001, Shmulevich est élu à la direction du Mouvement eurasien lors de son congrès constitutif à Moscou.
Il comprend le Mufti suprême du Conseil ecclésiastique central des musulmans de Russie et des pays européens de la CEI, Sheikh-ul-Islam Talgat Tajuddin, ainsi que Fr. Vsevolod Chaplin, le secrétaire du Département des relations ecclésiastiques extérieures du patriarcat de Moscou.
Tokénisme et « Eurasie d’abord »
Douguine fait noter que:
‘l’Eurasie est diversifiée en plus d’inclure les Russes, les Tatars, les jeunes et le personnel militaire.‘
Et enfin, ‘l’Eurasie vient en premier et tout le reste suit.‘ [40]
Lors d’une conférence de presse tenue à la veille du congrès, Farid Salman, représentant du Mufti Talgat Tajuddin, a souligné:
« Le mouvement ‘Eurasie’ est notre réponse aux adeptes du wahhabisme satanique ayant pris racine dans tout le pays et même à Moscou. »
Selon lui:
‘La participation des musulmans au mouvement est un devoir sacré de patriotisme et de réponse aux adeptes du wahhabisme, qui discrédite l’islam.‘ [41]
« Eurasianisme en Israël »
Lors de la même conférence de presse, le rabbin Shmulevich a rapporté que, la participation de la population juive de Russie au mouvement Eurasie est confirmée par le renforcement des relations entre la Russie et Israël et le soutien actif de l’eurasianisme en Israël.
De l’avis de Shmulevich, ‘une idéologie démocratique occidentale qui nivelle les particularités nationales est inacceptable. »
‘Conséquemment l’eurasianisme est l’alternative la plus rationnelle.’
Le Rabbin fait noter:
‘Cela donne la possibilité d’exister sans renier ses propres principes.’
‘Il faut maintenant rappeler l’expérience de l’ancien empire mongol et du kaganat Khazar.‘ [42]
Le 9 janvier 2011, à l’occasion du soixantième anniversaire de la mort de Guénon, le Centre Tikkoun Olam, dirigé par le Rav Leo Guez de Nice, a convoqué une conférence dont les principaux intervenants étaient Douguine, Bouchet, Eskin et Rav Mordekhai Chriqui, le célèbre kabbaliste de Jérusalem.
‘Le but de la réunion était de rassembler les juifs et les chrétiens qui visent à contrer la modernité.‘ [43]
Au début de 2014, Eskin ‘a fait une présentation sur l’une des principales chaînes de télévision russes.
Il fait l’éloge des Juifs et des Russes comme le véritable peuple messianique et spirituel.‘
Le Jerusalem Post à l’époque a noté:
‘Le public debout a répondu par une ovation.’ [44]
Extrait de l’article de David Livingstone sur Order of Eurasia
[Ajout d’infos]
Mises à jour et Autres
- Les opérations d’influence pour Eurasia à l’étranger impliquent “la pêche à la traîne” sur Internet?
- Sur ce débat [Populisme et guerres par procuration] sur Nexus Instituut, selon Alexander Douguine, ‘.. l’histoire de la tradition de la Kabbalah est la plus grande réalisation de l’esprit humain..’ [vers 2:35]
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Références
[20] Yakov Bromberg. Evrei i Evraziia. (Moscow: AGRAF, 2002), p. 245
[21] Alexander Dugin. “Evrei i Evraziia.” (“The Jews and Eurasia”) Polyarniy Israil (Polar Israel), (February 2000).
[22] Jean-Yves Camus, “A Long-Lasting Friendship: Alexander Dugin and the French Radical Right,” in Eurasianism and the European Far Right: Reshaping the Europe-Russia Relationship, ed. Marlene Laruelle, Lanham, MD: Lexington Books, 2015, p. 89).
[23] Alexander Dugin. “Exoteric and Esoteric Judaism: Isaac Luria and Sabbatai Zevi in Russian Orthodoxy.” Keeper.net (October 20, 1999).
[24] [25] Iakov Bromberg. Evrei i Evraziia.
[26] Interview with Morris108. YouTube (March 5, 2016).
[27] Sean Jobst. “Duginist publication calls Russians and Jews ‘chosen peoples’.” Alt-Right.com (November 2, 2017).
[28] Sean Jobst. “Avigdor Eskin: Right-Wing Zionist Fanatic Behind Duginism.” Alt Right (November 7, 2017).
[29] [30] [30] Shay Fogelman. “We Won.” Haaretz (November 5, 2010).
[32] Robert Freidman. “The CIA and the Sheikh,” The Village Voice (March 30, 1993)
[33] Fogelman. “We Won.”
[34] Sedgwick. Against the Modern World, p. 239.
[35] Fogelman. “We Won.”
[36] Clover. Black Wind, White Snow.
[37] Sanita Jemberga. “Latvian financier said to act as a go-between to get Russian loan for Le Pen.” Re:Baltica (May 2, 2017).
[38] Sedgwick. Against the Modern World, p. 239.
[39] Mark Sedgwick. “Traditionalism in Israel.” Traditionalists (April 12, 2007). Retrieved from https://traditionalistblog.blogspot.com/2007/04/traditionalism-in-israel.html
[40] [41] Nikolai Zimin. “New Political Movement Receives Support of Traditional Confessions.” Sobornost (April 22, 2001).
[42] Leonid Savchenko. “‘Eurasia’ for Putin. Number of Centrists Has Grown.” SMI.ru, (April 21, 2001).
[43] Jean-Yves Camus. “A Long-Lasting Friendship.” Eurasianism and the European Far Right: Reshaping the Europe–Russia Relationship, edited by Marlene Laruelle (Lexington Books, 2015), p. 89.
[44] “The Crisis in Ukraine and ‘The Jewish Question’.” Jerusalem Post (May 6, 2014).