La Kabbalah

par David Livingstone

Sionisme

Le Temple de Jérusalem

Au VIe siècle avant JC, les Assyriens ont finalement réussi à piller Jérusalem et à capturer la population juive restante, cette fois dans la ville de Babylone, près de Bagdad en Irak. Le peuple juif a subi des conséquences psychologiques considérables suite à la tragédie. Beaucoup considéraient la présence du peuple juif en Terre Sainte comme un principe essentiel de leur foi. Selon la Bible, Dieu avait ratifié une alliance entre Lui et Abraham, afin d’accorder la terre de Palestine à ses descendants. Cette promesse était cependant conditionnée par l’adhésion du peuple juif aux Commandements de la Loi. En d’autres termes, leur exil était une punition accomplie pour leurs transgressions répétées et leurs tendances occultes.

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En revanche, quelques-uns des exilés juifs décidèrent que leur captivité n’était pas une châtiment, mais une épreuve provisoire. Ils ont plutôt interprété leur statut “‘d’élus” de Dieu comme un lien immuable et que la promesse d’habiter la terre de Sion, ou la Palestine, était une promesse à perpétuité. Cette nouvelle interprétation sioniste était aussi très liée aux directions mystiques de la Kabbalah. Cette nouvelle interprétation était donc un détournement de l’intention véritable de la foi juive. Et, comme nous le verrons, elle n’en faisait pas partie intégrante, mais elle fut, au fil des siècles, de plus en plus imposée au reste de la communauté juive par une minorité engagée dans ce maléfique projet.

À Babylone, ces Juifs hérétiques, qui refusaient de purger leur religion des influences païennes, y ajoutèrent plutôt les pratiques adoptées de la magie babylonienne. Étant donné que la magie était prohibée dans la religion juive, ils refusèrent le Dieu d’Israël et honorèrent Lucifer, qu’ils associaient à Baal, l’ennemi traditionnel de la foi hébraïque. Afin de ne pas révéler leur apostasie, ils dissimulé leur foi occulte sous la forme d’une ”interprétation’‘ de la religion, un culte maintenant connu sous la Kabbalah.

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Cette évolution est bien expliquée dans le Coran, qui dit que, même si l’on prétendait que la Kabbalah était du Roi Salomon, ce sont les démons qui enseignaient de telles choses, leur enseignant ce qui avait été révélé aux anges Harut et Marut à Babylone.

Sourate 2 verset 101-102:

‘Lorsqu’un messager leur fut envoyé (aux Juifs) par Dieu confirmant les révélations qu’ils avaient déjà reçues, certains d’entre eux tournèrent le dos (au message de Dieu) comme s’ils n’en avaient aucune connaissance. Ils suivirent ce que les démons attribuaient au règne de Salomon.

Mais Salomon n’a pas blasphémé, ce sont les démons qui ont blasphémé, en enseignant aux hommes la magie et tout ce qui a été révélé à Babylone aux anges Harut et Marut. Mais aucun d’eux n’a enseigné à personne (de telles choses) sans leur dire; “Nous sommes une épreuve, alors ne blasphème pas.” Ils apprirent d’eux les moyens de semer la discorde entre l’homme et la femme.

Mais ils ne pouvaient nuire à personne sans la permission de Dieu. Et ils ont appris ce qui leur faisait du mal, et non ce qui leur profitait; et ils savaient que les acheteurs de (magie) n’auraient aucune part au bonheur de l’au-delà; et vil était le prix auquel ils vendaient leur âme, Si seulement ils savaient.’

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Ces kabbalistes, en reprenant des thèmes juifs, tentaient alors de contrôler le monde en prétendant le préparer à la venue du Messie et aider Dieu à exécuter sa promesse de les établir comme les gouverneurs du monde. Néanmoins, ayant rejeté la foi juive, ils ne s’attendaient pas au vrai Messie, mais à l’établissement de leur propre chef, qu’ils prétendaient faussement être le Messie, qui leur permettrait d’acquérir l’acceptation mondiale de leur croyance occulte.

Les mages chaldéens

Adoration des Mages
par Hieronymus Bosch

Le monde antique du sixième siècle avant J.C n’était pas encore familier avec le peuple juif et leur religion. Ainsi, lorsqu’ils sont sortis de Babylone pour propager leurs idées, notamment parmi les Grecs, ces kabbalistes ont été confondus avec les prêtres babyloniens traditionnels, les Mages [Magi] Chaldéens. La grande diffusion de ces idées avait suivi la libération des Juifs de captivité par les Perses, menées par Cyrus le Grand, qui avaient conquis Babylone en 539 avant JC. [1]

Les Perses étaient des Zoroastriens de la religion du prophète Zoroastre, tandis que les Mages étaient leurs prêtres. Selon Hérodote, les Mages étaient une tribu des Mèdes au sein de l’Empire perse. L’essor de l’Empire perse a commencé en 553 avant JC, lorsque Cyrus le Grand, roi des Perses, s’est rebellé contre son grand-père, le Roi Astyages de Mède. Ainsi, les Mèdes furent livrés à leurs proches parents, les Perses.

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La tradition stipule que Zoroastre aurait converti le Roi Hystaspe en 588 avant JC. Rhodah, princesse de Perse, épouse d’Hystaspes, a été d’abord mariée à Zorobabel, troisième Exilarque Juif de Babylone. [2] Une conspiration des Mages a finalement permis à leur fils Darius de devenir empereur.

Initialement, Cyrus le Grand et Cambyse, son fils et successeur, avaient réduit le pouvoir des Mages. Franz Cumont, un érudit du siècle dernier, a souligné que le Zoroastrisme est une religion monothéiste mais, les Mages ont rapidement introduit des éléments babyloniens pour corrompre leur religion. Ce point a suscité beaucoup de confusion chez les chercheurs, qui n’ont pas pu évaluer correctement les études de Cumont. Car ils ne comprennent pas que lorsque beaucoup d’historiens anciens se réfèrent aux Mages, ils ne parlent pas des adorateurs orthodoxes de Zoroastre, mais de ces Mages corrupteurs.

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Le plus intéressant est que les idées attribuées à ces “Mages” reflètent ces doctrines qui seront, plus tard, reconnues sous le nom de Kabbalah. Ces personnes, au VIe siècle avant JC, ont développé la pseudo-science de l’astrologie. Les savants ont prouvé que même si la religion babylonienne s’intéressait beaucoup aux sujets astraux, le culte de l’astrologie n’aurait pu voir le jour qu’au VIe siècle avant JC, faute d’un calendrier précis. Dans le Livre d’Arcana Mundi, chapitre 2 :48, Daniel est nommé chef des “sages” de Babylone, c’est-à-dire des Mages ou Chaldéens. Mais, il est resté fidèle aux lois de sa propre religion.

En conséquence, ce nouveau culte de l’astrologie et de la magie fut incorporé aux rites du dieu-mourant. Mithra, l’ancien dieu des Perses fut assimilé à Baal, et les mystères occultes et la magie noire lui ont été dédiés. Ce qui, plus tard, devient le cœur de tous les Anciens Mystères.

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En 522 avant JC, tandis que Cambyse se trouvait en Égypte, un Mage du nom de Gaumata s’empara du pouvoir, se faisant passer pour Smerdis, le frère de Cambyse, sachant que Cambyse avait tué le vrai Smerdis. Même si Cambyse a tenté de s’imposer par usurpation, il finit par mourir. Et, certains avanceront qu’il s’est suicidé. Hérodote a affirmé que Otanès, l’oncle de Cambyse, s’était méfié probablement du faux Smerdis. De sa fille, qui était mariée à l’imposteur, il avait découvert que Smerdis était un Mage. Puis, un nouveau coup monté d’Osthanes et de six autres nobles fut alors planifié, jusqu’à ce que Darius, le fils d’Hystaspes, arrive et se range de leur côté. Ils ont discuté de la nécessité d’attaquer. Darius préférait l’attaque immédiate, tandis que l’attente semblait meilleure pour Osthanes. Les sept tuèrent le faux Smerdis et Darius, qui avait réussi sa stratégie, devint empereur.

Les Phéniciens

Procession du cheval de Troie à Troie
par Giovanni Domenico Tiepolo

À mesure que l’Empire Perse s’étendait, les doctrines des Magiens ont été exportées vers le reste du monde connu, en Grèce. Cette question est importante pour comprendre le rôle central que joue la Grèce antique dans le culte et l’histoire des Illuminati. Dès le VIIe siècle avant J.-C., la Grèce a fait l’objet d’un flot constant d’immigrants “Phéniciens”, ce qui a donné à la Grèce une grande partie de sa culture, en commençant par son alphabet, étant à la base de celle que nous utilisons aujourd’hui. La Grèce antique, contrairement à notre perception moderne, était une civilisation du Moyen-Orient. L’argumentation en faveur de l’origine étrangère de la culture grecque est telle, qu’il y a plus de cinquante ans un érudit allemand avait déclaré:

‘… compte tenu de cet état de choses, on ne pouvait pas s’écarter de la question de savoir, ce qu’il y avait dans la Grèce archaïque qui ne venait pas d’orient.’

De nombreuses généalogies prétendent qu’Ilus, le grand-père de Priam, descendrait de Zérah, le fils de Juda de Tamar et le frère de Pérès, et qu’il épousa Electra, la fille d’Atlas le Titan. [4]. Selon Flavius ​​​​Josèphe, un historien juif du premier siècle, le fils de Zerah, Dara ou Darda, était aussi Dardanus, en l’honneur duquel le détroit des Dardanelles porte son nom. De ses fils, plusieurs nations ont revendiqué une descendance, notamment les Goths, descendants de sa fille Troanna. Cassandra, la fille de Priam, s’est mariée avec Enée, les aïeux bien connus des Romains, de Brutus et des Rois d’Écosse. Et, d’Hélénus, Roi de Troie, descendent les Sicambriens, connus plus tard sous le nom des Francs.

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Homère affirme dans Iliad, dans son récit de la guerre, que les Grecs cachés à l’intérieur du cheval de Troie étaient des Danaens. Il est probable que la Grèce a été colonisée à auparavant par les restes de la tribu de Dan, connue des historiens grecs sous le nom de Danaens. Les Grecs considèrent les Danaens comme étant d’origine phénicienne. En revanche, les Grecs, ne connaissaient pas les Israélites avant le quatrième siècle avant JC. Ainsi, ils ont été associés aux Cananéens de Palestine et appelés Phéniciens. Les conquêtes des Doriens ou des Héraklides de la Grèce ont été assimilées aux peuples de la mer Denyen, ou Danites de la tribu de Dan, qui ont détruit la civilisation méditerranéenne au XIIe siècle avec l’entrée des Israélites dans la terre promise.

Heccataeus (Hécatée) de Abdera, un historien grec du IVe siècle av. J.-C., confirme l’hypothèse lorsqu’il parle des Égyptiens, que:

Les indigènes du pays pensaient que s’ils n’expulsaient pas les étrangers [Israélites], leurs problèmes ne seraient jamais résolus. Aussitôt les étrangers furent chassés du pays, et les plus remarquables et les plus actifs d’entre eux furent marqués ensemble et, comme certains le disent, débarqués en Grèce et dans certaines autres régions; leurs professeurs étaient des hommes notables, parmi lesquels Danaus et Cadmus. Mais, la plupart furent refoulés vers ce qu’on appelle aujourd’hui la Judée, qui n’est pas loin de l’Égypte, et qui était alors totalement inhabitée. La colonie était dirigée par un homme appelé Moïse. [5]

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Bacchants tuant Orpheus

À partir du VIe siècle avant JC, sous l’influence des Mages, les Mystères de Dionysos apparurent en Grèce. Orphée était connu comme le fondateur légendaire des rites de Dionysos. Artapanus, philosophe juif du IIIe siècle av. J.-C., a déclaré sur Moïse que, “en tant qu’homme adulte, il était appelé Musaeus par les Grecs. Ce Musaeus était le maître d’Orphée.” Certes, Moïse n’était pas l’auteur des doctrines hérétiques développées au VIe siècle avant J.-C., près de mille ans après sa mort. Pourtant, ces auteurs ont au moins reconnu l’origine juive des idées mystiques grecques.

Le Bel babylonien a été adapté par les Mages à leur propre Mithra, connu sous le nom de Dionysos parmi les Grecs, et leurs rites étaient identiques à ceux décrits par Clément d’Alexandrie.

‘Le Dionysos délirant est vénéré par les Bacchantes avec des orgies, dans lesquelles ils célèbrent leur frénésie sacrée par un festin de chair crue. Couronnés de serpents, ils procèdent à la distribution des portions de leurs victimes, en criant le nom d’Eva (Eua), cette Eva par qui l’erreur est entrée dans le monde; et un serpent consacré est l’emblème des orgies bachiques.’ [6]

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Héraclite, un philosophe grec du VIe siècle av. J.-C., a assimilé les rites de Dionysos/Bacchus à ceux des Mages, et a commenté: “si c’était pour Dionysos qu’ils organisaient des processions et chantaient des hymnes aux parties honteuses [phalli], ce serait être un acte des plus éhontés; mais Hadès et Dionysos sont les mêmes, en l’honneur desquels ils deviennent fous et célèbrent les rites bachiques.” [7] et des “Noctambules, Mages, Bacchoi, Lenai, et les initiés”, tous ces gens qu’il menace avec ce qui se passe après la mort: “car les rites secrets pratiqués parmi les humains sont célébrés d’une manière profane.” [8]

Zaehner a noté que si le culte des mauvais esprits est formellement prohibé dans la version orthodoxe de la foi, les récits des auteurs grecs concordent avec les doctrines de ceux que la littérature Zoroastrienne appelle “sorciers”, ou “adorateurs de Deava”, ou adorateurs du diable. Les Mages adoraient Ahriman, l’équivalent zoroastrien du diable, comme le critiquaient ces textes. [9]

Platon

Platon

En gros, bien que la Kabbalah soit originaire de Babylone, ce n’est pas là que ses premières doctrines furent écrites, mais en Grèce antique. Même si Cyrus le Grand permet aux Juifs de retourner en Palestine, il n’y a pas eu de littérature juive avant le troisième siècle ap. J.-C. Par contre, c’est en Grèce, parmi les prétendus philosophes, et surtout Pythagore, puis Platon, qui a longtemps été considéré comme le parrain de cette tradition, que se développe la première élaboration des doctrines kabbalistiques.

Le culte d’Orphée, qui est connu sous le nom d’Orphisme, est devenu la base du culte philosophique développé par Pythagore. [10] Il y a de nombreux récits de Pythagore sur son voyage à Babylone sur son enseignement intensif. En raison de son influence, ces idées furent ensuite transmises à Platon. Selon Momigliano, dans Alien Wisdom [Sagesses barbares], “C’est Platon qui a popularisé la sagesse persane, même si la place exacte de Platon dans l’histoire est ambivalente et paradoxale.” [11] En réalité, la position de Platon est très claire. Tout simplement, les érudits et Momigliano étaient troublés que Platon, considéré comme l’exemple de la “rationalité” grecque, était de toute évidence plongé dans les croyances occultes.

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Bien que Platon soit considéré comme le philosophe le plus important de la civilisation occidentale, il ne mérite pas cette réputation. Il est devenu célèbre qu’au cours des deux cent cinquante dernières années, sous l’impulsion de la presse Illuminati, qui le considère comme le fondateur de leurs doctrines. Au fil des siècles, les occultistes ont considéré Platon comme le principal fondateur de leur programme et même les kabbalistes juifs l’ont considéré comme un représentant de leurs idées. Essentiellement, alors que la Kabbalah a été fondée à Babylone, c’est Platon qui a développé le principe sioniste de domination mondiale, en proposant un État totalitaire, dirigé par le “peuple élu”, c’est-à-dire les kabbalistes.

Les érudits n’ont pas su identifier de doctrines kabbalistiques chez Platon, car ils ignoraient le culte des Mages. Ils ont souvent rejeté une telle influence car, dans leur esprit, il n’y a aucune influence apparente du zoroastrisme dans la pensée grecque. C’est plutôt Franz Cumont, le plus grand savants du XXe siècle, et dont l’importance n’a pas encore été reconnue, qui a démontré que les Grecs n’étaient pas en contact avec des Zoroastriens mais avec des “Mages” hérétiques, appelés Magusiens [Magusseans, Magiciens], qui étaient influencés par des doctrines babyloniennes.

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Dans l’Antiquité, la réputation du prétendu lien de Platon avec les Mages était répandue. Aristobule, philosophe juif du troisième siècle avant J.-C., a affirmé que Platon avait accès à des traductions de textes juifs, et par conséquent, “Il est évident que Platon a imité notre législation et qu’il a étudié avec attention chacun des éléments… Car il était très instruit, comme l’était Pythagore, qui a transféré nombre de nos doctrines, et les a intégrées dans ses propres croyances.” [12]

Eudoxe de Cnide, qui semble avoir été le dirigeant de l’Académie pendant l’absence de Platon, se rendit à Babylone et en Égypte. Étudiant à Héliopolis, il apprit la “sagesse sacerdotale” et l’astrologie. Selon Pline, Eudoxe “voulait que la magie [le culte des Mages] soit reconnue comme la plus noble et la plus utile des écoles de philosophie.” [13]

Platon a suggéré dans les Lois une idée astrologique, sur laquelle ER Dodds, qui doute de l’ampleur de l’influence des Mages sur la pensée de Platon, a concédé que:

.. les propositions des Lois semblent donner aux corps célestes une importance religieuse, qui leur manquait dans le culte grec ordinaire, bien qu’il puisse y avoir eu des précédents partiels dans des réflexions et des utilisations pythagoriciennes. Et, dans l’Epinomis, que j’aurais tendance à considérer soit comme l’œuvre propre de Platon, soit comme composée par ses Nachlass (œuvres inédites), nous rencontrons quelque chose d’oriental assurément, et franchement présenté comme telle, à l’intention du public pour un culte des planètes. [14]

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L’Epinomis, qui est soit une œuvre de Platon, soit de son élève Philippe d’Opus, est très influencée par les Mages. D’après l’Epinomis, l’astrologie est la science qui rend les hommes plus sages. L’auteur affirme que l’astrologie permet à l’homme de connaître les nombres, c’est-à-dire la numérologie, sans quoi il ne peut pas acquérir la connaissance de la vertu. Selon lui, cette connaissance appartenait à l’origine aux Égyptiens et aux Syriens, “à partir du moment où la connaissance a atteint tous les pays, y compris le nôtre, après avoir été testée pendant des milliers d’années et des temps illimités.”

Cependant, le grand traité de pensée kabbalistique en langue grecque est le Timée [Timaeus]. Comme l’Epinomis, le Timée catégorise le but de la vie comme l’étude de l’astrologie. Mais, c’est dans La République que Platon dit qu’il faut un État totalitaire dirigé par des rois-philosophes, qui doivent être instruits dans cette pseudo-science. Lorsqu’on lui demande de détailler cette instruction, Platon raconte le Mythe d’Er dans le dernier chapitre de La République. Er est le fils d’un Asiatique, Armenius, mort pendant la guerre, revenu à la vie pour servir de messager de l’autre monde.

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Colotes, philosophe du IIIe siècle av. J.-C., reprocha à Platon d’avoir plagié, car il avait remplacé le nom d’Er par celui de Zoroastre. Clément d’Alexandrie et Proclus citent un ouvrage intitulé “On Nature”, daté de Zoroastre, dans lequel il est assimilé à Er. [15] Citant l’ouverture de l’ouvrage, Clément mentionne:

Zoroastre écrit alors: ‘Ces choses que j’ai écrites, moi Zoroastre, fils d’Armenius, Pamphylien de naissance: étant mort au combat et ayant été dans l’Hadès, je les ai apprises de dieu.’ Ce Zoroastre, dit Platon, ayant été placé sur le bûcher funéraire, ressuscita en douze jours. Il fait allusion peut-être à la résurrection, ou peut-être au fait que le chemin des âmes vers l’ascension passe par les douze signes du zodiaque; et lui-même dit que le chemin descendant vers la naissance est le même. De la même manière, nous devons comprendre les douze travaux d’Hercule, après lesquels l’âme obtient la libération de ce monde entier. [16]

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Tous les futurs projets Illuminati ont été fondés sur La République, notamment l’abolition du mariage et de la famille, l’éducation obligatoire, l’eugénisme par l’État et l’utilisation de subterfuges pour la propagande. Selon Platon, “toutes ces femmes seront les épouses communes de tous les hommes et aucune d’entre elles ne vivra en privé avec aucun homme. Les enfants devraient également être gardés en commun, afin qu’aucun parent ne sache qui est sa propre progéniture, et qu’aucun enfant ne connaisse leurs parents.”

Cette croyance est liée à un besoin d’eugénisme, puisque, “l’élite des hommes qui ait commerce avec l’élite des femmes, et, au contraire, le rebut avec le rebut; que les rejetons des premiers soient élevés, non ceux des seconds, si l’on veut que le troupeau garde sa qualité éminente.” Plus pernicieuse est la prescription pour l’infanticide: “Les descendants des inférieurs et tous ceux de l’autre espèce qui naissent déficients, ils en disposeront convenablement en secret, afin que personne ne sache ce qu’ils sont devenus. C’est la condition pour préserver la pureté de la race des gardiens.” [17]

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Et, la scolarité obligatoire doit être mise en place, afin de séparer les enfants de leurs parents pour les endoctriner dans les idéaux de l’État:

“Ils [les rois-philosophes] commenceront par envoyer à la campagne tous les habitants de la ville qui ont plus de dix ans, et prendront possession de leurs enfants, qui ne seront pas affectés par les habitudes de leurs parents; ils les formeront dans leurs propres habitudes et dans leurs lois, je veux dire dans les lois que nous leur avons données: et de cette manière l’État et la constitution, dont nous parlions, atteindront plus tôt et plus facilement le bonheur, et avec une telle constitution la nation sera la plus gagnante.” [18]

Quant à la propagande, selon Platon, “nos dirigeants trouveront une dose considérable de mensonge et de tromperie nécessaire au bien de leurs sujets.” Il explique en outre: “La rhétorique… est un producteur de persuasion pour la croyance, et non pour l’instruction sur la question du bien et du mal. Ainsi donc, le rôle du rhéteur n’est pas d’instruire un tribunal ou une assemblée publique sur les questions de bien et de mal, mais seulement de leur faire croire; puisque, je suppose, il ne pourrait pas, en peu de temps, instruire une telle masse de gens sur des questions aussi importantes.”

Alexandre le Grand

Alexandre le Grand

À dix-sept ans, Aristote avait rejoint l’Académie de Platon en 367 avant JC, dont Eudoxe de Cnide était le chef. Bien que Aristote n’ait probablement pas écrit l’ouvrage Sur les Mages qu’on lui attribue, il était convaincu que les planètes et les étoiles fixes ont une influence sur la vie sur terre. Aristote était alors le professeur d’Alexandre le Grand, dont les conquêtes marquèrent le début de ce qu’on appelle l’ère hellénistique, durant lequel la culture gréco-kabbalistique s’est imposée dans une grande partie de la région méditerranéenne.

Les premiers contacts identifiés entre Grecs et Juifs ont commencé à l’époque hellénistique. Cléarque de Soli (Clearchus of Soli), disciple d’Aristote, a soutenu que son maître avait conversé avec un Juif, et que son maître a affirmé que, “comme il avait vécu avec beaucoup de savants, il nous a communiqué plus d’informations que ce qu’il a reçu de nous.” [19 ]

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En outre, d’après le Talmud et les Antiquités de Josèphe, le grand prêtre du Temple de Jérusalem, redoutant la destruction de la ville, sortit à la rencontre d’Alexandre. Le récit explique comment Alexandre, après avoir vu le grand prêtre, descendit de cheval et s’inclina devant lui. Dans le récit de Josèphe, Alexandre a répondu: “Je ne me suis pas incliné devant lui, mais devant ce Dieu qui l’a fait digne de la haute prêtrise; parce que j’ai vu ce même homme dans un songe, dans ce même habit.” Alexandre interpréta la vision du Grand Prêtre comme un bon présage, épargnant ainsi Jérusalem, en absorbant pacifiquement la Terre d’Israël, dans son empire grandissant.

En souvenir de cette conquête bienveillante, les Sages décrétèrent que le premier-né juif de l’époque porterait le prénom d’Alexandre, qui est encore aujourd’hui un prénom juif. [20]

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Après sa mort, les généraux d’Alexandre démantelèrent l’empire, en établissant leur propre royaume. Antigonus gouverné la Macédoine et la Grèce. Séleucus est devenu satrape de Babylonie, fondant l’Empire Séleucide, celle qui avait la plus grande étendue, s’étirant de la Bulgarie (en Europe) à la frontière de l’Inde. La Phénicie tombée aux mains de Ptolémée Sotor, il inaugura la dynastie Ptolémaïque qui régna sur l’Égypte.

La Kabbalah [2015]

par David Livingstone

Son site: Ordo ab Chao / Ses autres articles (traduits)

Références
[1] Livingstone. The Dying God. p. 93.
[2] James Allen Dow, “Rhodah (Princess) of PERSIA”,
[3] Luck. Arcana Mundi, p.311
[4] James Allen Down, “Zerah (Zehrah Zarah) ibn JUDAH”,
[5] Diodorus Siculus. Universal History. XL: 3.2
[6] Clement of Alexandria.Exhortation to the Greeks, 2.12
[7] Clement. Protreptic, 34.5, quoted fr. A Presocratics Reader, p. 39
[8] Clement. Protreptic, 22.2, quoted fr. A Presocratics Reader, p. 39
[9]Greater Bundahishn, 182. 2. quoted form Zeahner, Zurvan, p. 15
[10]The Dying God. p. 130 – 145
[11]Alien Wisdom, p. 142
[12] Eusebius. 13.12.1f.
[13]Natural History, XXX: 3
[14]The Greeks and the Irrational, p. 233 n. 70
[15] Proclus, In Rem Publicam Platonis, quoted from Bidez & Cumont, Les Mages Hellenisees, t. II, p. 159.
[16]Stromata, Book V, Chap 14
[17]Plato and Totalitarianism.
[18]Plato’s Royal Lies.
[19] In his first book concerning sleep, according to Josephus, Against Apion, I:22.
[20]Talmud (Yoma 69a) and Antiquities (XI, 321-47).

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